Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Said Ayachi, a dénoncé, hier lundi à Alger, la position du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez qui a annoncé, vendredi, le soutien de l'Espagne au plan d'autonomie marocain pour le règlement du conflit au Sahara occidental. «C'est une décision indigne, dangereuse et irresponsable, a-t-il indiqué. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Said Ayachi a condamné vigoureusement ce revirement contraire à la légalité internationale qui conduira à l'isolement de l'Espagne et au renforcement de l'insécurité dans la région. «C'est une décision grave qui perpétue l'instabilité dans la région dans le sens où elle conforte la politique marocaine du fait accompli (...) et déclasse l'Espagne au regard de la communauté internationale», a-t-il fait remarquer. Saluant, au passage, le peuple espagnol qui demeure dans son écrasante majorité solidaire avec le peuple sahraoui. Ce revirement dans la politique de Pedro Sanchez qui a scandalisé une grande partie de la classe politique et de la société civile espagnole, a observé Said Ayachi, a été imposé, à la fois, par le chantage marocain qui brandit la menace de l'immigration clandestine, de la drogue et du terrorisme ainsi que par l'interférence des lobbies économiques, de l'entité sioniste et d'une partie de classe politique espagnole corrompue à la solde du Makhzen. «L'alignement du gouvernement Sanchez sur la position colonialiste du Maroc n'altérera en rien la détermination du peuple sahraoui», a-t-il poursuivi, réitérant, à l'occasion, sa solidarité avec la revendication du droit à l'autodétermination. Avant-hier dimanche, le Conseil de la Nation s'était interrogé sur les réelles visées de ce revirement douteux qui s'est fait dans le cadre d'un échange au détriment des intérêts des peuples et leur droit à l'autodétermination, rappelant à la mémoire collective les positions complices similaires à celles vécues l'année 1975, dont l'Espagne doit assumer la responsabilité historique, politique et morale ainsi que la responsabilité de mettre un terme à leurs répercussions néfastes à l'endroit du peuple sahraoui et toute la région depuis plus de quatre décades. Le Bureau du Conseil de la Nation, indique un communiqué de cette instance, tient à exprimer son étonnement devant la surprenante déviation enregistrée dans la position de l'Espagne envers la juste cause sahraouie et le soutien douteux dont elle a fait montre envers un processus de colonisation condamné par la charte et la légalité internationales, ce qui constitue une dérive et une prise de partie inacceptable contre une cause considérée par les Nations unies comme étant celle de la dernière colonie en Afrique reconnaissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.