L'annonce est intervenue le 2 juin à l'issue d'une réunion expéditive des treize pays membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et leurs alliés hors-Opep, chapeautés par l'Arabie saoudite et la Russie. Ils ont décidé d'augmenter leur volume de production un peu plus que prévu dans leur stratégie de production adoptée au mois de juillet 2021. Ainsi « l'Opep+ tire à la hausse sa production de juillet de 648.000 barils par jour, à comparer aux 432.000 barils fixés les mois précédents », selon le communiqué du Groupe informel. Un signe positif selon les investisseurs, experts et boursiers qui s'attendent à une baisse des prix du pétrole d'ici quelques jours selon évidemment l'évolution du marché mondial de l'énergie, mais aussi de la capacité des pays producteurs à relever leurs extractions. La production de l'Algérie augmentera, selon le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab qui a pris part à cette réunion jeudi passé, à « 1,039 Mbj en juillet prochain ». Une bonne nouvelle pour la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach qui souhaite tirer profit de la conjoncture actuelle pour diversifier sa clientèle et garantir sa rentabilité sur le long terme. Le groupe a revu ses objectifs à la hausse. Mercredi dernier, la compagnie a annoncé dans un communiqué, « le début des premières expéditions de pétrole brut à partir du périmètre contractuel de Hassi Bir Rekaiz, situé dans le bassin de Berkine et exploité dans le cadre du contrat d'exploration & production, conclu le 17 janvier 2010 ». « Le plan de développement du projet prévoit durant la première phase d'exploitation, l'entrée en production des deux découvertes « Bou Goufa » et « Rhourde Ez Zita » via le raccordement de 17 puits à huile aux installations de traitement existantes au niveau de la région de Rhourde El Baguel », a précisé la même source, affirmant que « le niveau de production attendu durant cette phase de développement est de l'ordre de 13.000 barils/jour ». Le groupe a conclu, pour rappel, dans le cadre de son plan d'investissement, deux nouveaux contrats de partages de production avec ses partenaires italiens et chinois. Des contrats porteurs de fortes ambitions. Le pétrole et le gaz algériens sont très convoités depuis le début de la guerre en Ukraine qui menace l'Europe d'une grave crise énergétique. Pour s'en sortir, l'Italie s'est tourné vers l'Algérie, qui a d'ailleurs, accepté d'augmenter ses exportations de gaz vers ce pays. L'Union européenne (UE) qui vient d'annoncer un embargo partiel sur les hydrocarbures russes comptent, pour compenser ses importations russes sur les pays membres de l'Opep+, et s'attend à ce que ces pays suspendent la Russie de leur Accord signé en 2016. La décision d'accélérer sa production en juillet a été interprétée par des experts et des médias comme étant un signe positif, marquant surtout le retour à la normale des relations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. Cette dernière pourrait compenser en partie les importations d'hydrocarbures russes. Ceci aiderait surtout à « isoler plus la Russie ». La décision de l'Opep+ aura sûrement un impact sur l'économie mondiale, mais pas dans l'immédiat. Malgré l'annonce du groupe informel, les cours du pétrole maintiennent leur trajectoire haussière. Hier, le baril de Brent pour livraison en juillet a atteint 117,19 dollars, tandis que l e baril du pétrole américain (WTI) a franchi les 117 dollars, atteignant son plus haut niveau depuis trois mois. Pour Andy Lipow de Lipow Oil Associates, repris par le site d'information spécialisé, leprisdubaril.com, « cette accélération tant attendue de la production de l'Opep+ est partiellement une bonne nouvelle car c'est moins que ce que le marché espérait, alors qu'avec ce volume l'Opep+ est loin de compenser le manque de brut venant de Russie, de Libye et d'Angola. Il ne cache pas ses doutes quant à la capacité des pays producteurs à répondre aux besoins du marché européen. Le surcroît de production proviendra selon les données publiées par le groupe informel de trois pays ayant encore d'importantes réserves, à savoir l'Irak, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. L'attention médiatique est portée ces derniers jours à l'éventuelle décision des pays membres de l'Opep+, à savoir de l'Arabie saoudite, d'exclure temporairement la Russie du marché pétrolier, ce qui aura un impact très important sur le marché de l'énergie, mais aussi sur l'économie mondiale. Sans doute, les décisions ne feront pas baisser les prix du pétrole.