En marge de la présentation de son exposé sur le projet de loi sur la monnaie et le crédit, avant-hier, devant les membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Salah Eddine Taleb a déclaré au quotidien d'information arabophone, repris par plusieurs médias locaux, que «les bureaux de change seront ouverts officiellement au cours de cette année 2023», affirmant, qu'«il y aura des nouvelles incitations pour capter l'argent qui circule hors le circuit bancaire», sans donner de détails. Cette démarche permettra de renforcer l'inclusion financière et de lutter contre le marché informel de la devise, notamment. Le Gouvernement vise à travers la nouvelle loi sur la monnaie et le crédit (en cours d'examen à l'APN) le remodelage intégral du système financier du pays et accélérer la transformation numérique, indispensable pour encourager la croissance économique et garantir un meilleur niveau de vie aux citoyens. La création des bureaux de changes et l'émission de banques numériques et d'une monnaie digitale permettraient à renforcer l'inclusion financière et la finance durable. Cette dernière sera, en effet, encouragée par le développement de la finance islamique. «Les services et produits de la finance islamique peuvent être commercialisés par les guichets des banques et établissements financiers traditionnels», a-t-il indiqué, estimant que «ce projet permet, en outre, l'ouverture de banques spécialisées exclusivement dans la commercialisation de tels produits». Il est «possible d'émettre des titres de créance par la Banque d'Algérie et d'effectuer des opérations de change à des fins de politique monétaire», a indiqué, le gouverneur de la BA, assurant que «ce projet de loi permettait l'adaptation des outils de la politique monétaire pour encourager la finance verte et le développement durable». La Banque centrale prévoit, en vertu de ce texte de loi, encourager l'investissement dans la transition écologique et l'énergie durable. Le concept de la «la finance verte» est adopté par plusieurs banques centrales, notamment européennes. La BA passe du cap de la transformation à l'accélération de sa transition numérique indispensable pour renforcer le système financier et bancaire pour installer un climat des affaires sain et attractif. Concernant l'orientation et le soutien des banques commerciales, en cas de crise de liquidité, M. Taleb a précisé que «le maintien de la stabilité financière, exige de la Banque d'Algérie, dans le cadre de la loi, à titre exceptionnel et en dernier ressort, de présenter une liquidité d'urgence en faveur d'une banque solvable confrontée à un problème de liquidité temporaire».