Après trois séances dans le vert, les cours du pétrole chutent à nouveau, plombés par la crise de confiance dans le secteur bancaire, et des investisseurs qui refusent de prendre des risques. A la clôture du marché pétrolier vendredi, le prix du baril de Brent pour livraison en mai a perdu 1,21%, estimé à 74,99 dollars après avoir lâché jusqu'à plus de 3%, alors que le prix d'un baril de pétrole américain, WTI a chuté de 1,00%, évalué à 69,26 dollars après être tombé à 67,47 dollars. Les cours du pétrole sont de plus en plus volatiles ce qui inquiètent les pays producteurs qui s'attendent tout de même à une amélioration des prix du pétrole après la stabilisation du marché financier et bancaire, mais tout dépend des décisions et des déclarations de la Banque centrale américaine (la Fed) pour rassurer les banques régionales américaines prises de panique. Les Banques centrales rejettent un risque de récession et de crise systémique et campent sur leur décision d'augmenter les taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation. « Les craintes quant à la solidité du secteur bancaire ont repris de plus belle vendredi, les Bourses européennes s'inscrivant en fort repli après une nette augmentation du prix de l'assurance contre le risque de défaut (CDS) de plusieurs banques européennes », selon l'analyste Phil Flynn de Price Futures Group, repris par le site spécialisé, leprixdubaril.com. En effet, les Banques centrales durcissent de plus en plus leur politique monétaire pour éviter les mêmes erreurs que celles de la crise financière de 1929 où les Banques centrales n'avaient réellement pas compris ce qui se passait sur le marché. En 2008, la faillite de la banque américaine La Lehmane Brothers était à l'origine d'une crise financière systémique, ce qui a provoqué la crise des subprimes. L'Etat américain avait refusé de racheter la banque et à approuver sa fermeture. Une décision regrettable, selon des experts financiers. La crise bancaire actuelle a affecté durement le marché pétrolier, touché selon l'expert financier par « par un mouvement de fuite vis-à-vis du risque de la part des fonds de couverture et des banques qui réduisent leurs expositions sur le pétrole ». « Les deux références mondiales du brut ont ainsi perdu une grande partie de leurs gains cette semaine, et les craintes de contagion (dans le secteur bancaire) et les risques de récession continuant à freiner la demande d'actifs plus risqués », a expliqué de son côté, Han Tan, analyste d'Exinity, cité par la même source. Certes la crise bancaire et financière actuelle a touché durement les cours du pétrole, cependant la spéculation dans le secteur de l'énergie a, également, affecté les prix de l'or noir quant à la reprise de la demande suite au retour de la Chine sur le marché et le renforcement de l'activité manufacturière dans ce pays. Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés non-Opep observent, minutieusement, l'évolution du marché pétrolier. Ils campent sur leur décision de réduire leur production de deux millions de barils par jour, sachant que la Russie a prolongé la baisse de sa production de 500.000 bj, alors que l'Arabie saoudite n'exclut pas une baisse volontaire de ses extractions dans l'avenir, si la situation reste inchangée.