Invitée avant-hier par la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne pour s'exprimer sur la plus grande affaire de corruption, le Marocgate, qui a secoué le trône du Parlement européen en décembre 2022, la journaliste accréditée auprès des institutions européennes, en l'occurrence Layla Lefèvre-Haddad, a estimé que «le lobbying du Marocgate a gangrené les institutions européennes», dira-t-elle. Pour la journaliste belgo-algérienne, la corruption au sein du Parlement européen ne date pas d'aujourd'hui puisqu'elle existait déjà depuis très longtemps, toutefois, selon Layla Lefèvre-Haddad, le scandale du Marocgate a été plus dévastateur. «La corruption existait depuis pratiquement la création du Parlement européen à Bruxelles, mais le scandale du Marocgate de décembre dernier était comme un séisme qui a frappé de plein fouet les institutions européennes», a indiqué avant-hier Layla Lefèvre-Haddad sur les ondes de la Chaîne III. L'hôte de la rédaction de la Radio algérienne a estimé que le Maroc et plus précisément le Makhzen avait toujours bénéficié d'un traitement spécial de la part du Parlement européen, jusqu'à même devenant un enfant gâté, le plus adorable sur le plan géopolitique pour l'Europe. «Le Maroc était l'enfant gâté, après l'entité sioniste au Parlement européen», dira la journaliste belgo-algérienne sur les ondes de la Chaîne III, tout en indiquant que dans l'ensemble, «les pratiques de corruption existaient depuis très longtemps au Parlement européen, mais il n'y avait pas de preuves», a-t-elle dit. Layla Lefèvre-Haddad a regretté une telle situation au Parlement européen, estimant que «les Européens sont, malheureusement, les premiers à bafouer les droits de l'Homme et la liberté de la presse», citant l'exemple des représentants du Sahara occidental, au niveau des institutions européennes à Bruxelles, «qui ne faisaient pas le poids devant des individus qui sont payés au prix fort pour défendre et influencer les décisions publiques au profit du Maroc», a-t-elle souligné. Selon elle, le Sahara occidental est sorti tellement fort et fier du scandale du Parlement européen. Enchaînant dans le même ordre d'idées, l'invitée fait savoir qu'«il y a plus de 50.000 lobbyistes sur la place de Bruxelles, désormais devenue la capitale du lobbying par excellence dans le monde. C'est dire l'ampleur du phénomène de l'influence au niveau des institutions européennes», relève-t-elle. Layla Lefèvre-Haddad a rappelé que de plus en plus de pays du monde arabe sont visés aujourd'hui par la déstabilisation, notamment les Républiques afin d'échanger leur régime à l'instar de la Tunisie, la Syrie, l'Egypte et tout récemment le Soudan, «qui n'est pas un royaume, mais une République», dira-t-elle. «On a tenté déjà avec l'Algérie dans les années 90, en utilisant l'islam politique. Heureusement que l'Algérie a des institutions solides et même avec les dix années du terrorisme ce pays est toujours debout et il le restera», conclut-elle.