Les craintes d'une extension du conflit israélo- palestinien dans la région fait grimper les cours du pétrole qui s'échangeaient, à la clôture de la séance hebdomadaire vendredi, à plus de 90 dollars le baril. Les frappes américaines menées, avant-hier, en Syrie sur des cibles liées à l'Iran ont suscité la peur d'une escalade des tensions géopolitiques au Proche-Orient, et d'une perturbation durable de l'approvisionnement du marché mondial en la matière depuis la région. Même si la réaction du marché pétrolier au conflit reste modérée, la situation risque de basculer à tout moment et de s'envenimer. Les acteurs du secteur, les investisseurs et les économistes surveillent minutieusement l'évolution de la guerre israélo-palestinienne qui prend des proportions plutôt préoccupantes et dangereuses. Selon l'analyste Edward Moya, chez Oanda, cité par le site spécialisé, leprixdubaril.com, «jusqu'à présent, il y a eu peu de perturbations dans l'approvisionnement en brut», affirmant que «le pétrole reste le principal baromètre du risque géopolitique car les prix augmentent lorsque la prime de guerre monte». Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) ont déjà averti contre l'impact de l'expansion des agressions sionistes sur Ghaza, sur une économie mondiale instable et fragile. Les investisseurs, les transitaires et les compagnies pétrolières craignent la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran en représailles aux frappes américaines en Syrie, mais aussi aux attaques incessantes d'Israël sur Ghaza. Selon le même analyste «les tensions au Moyen-Orient ne s'atténueront pas de sitôt et cela pourrait éventuellement entraîner des perturbations des exportations de brut de l'Iran». Ce dernier a déjà lancé plusieurs avertissements aux Etats-Unis, soutien invétéré d'Israël, ce qui inquiète les investisseurs. L'embrasement de la crise dans la région ferait grimper les cours du pétrole, ce qui n'est pas opportun actuellement à l'approche de l'hiver pour les pays consommateurs, notamment, européens. Les prix du carburant ont augmenté à nouveau. Idem pour les prix de l'énergie. La BM a qualifié l'impact de la guerre israélo-palestinienne de «troisième choc économique» depuis quatre ans, après celui provoqué par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Auparavant, l'attention du marché se portait particulièrement sur la Russie, mais actuellement se porte sur l'Iran. Un pays si imprévisible. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré, avant-hier, devant les Nations unies (ONU) que son pays ne souhaitait pas l'extension du conflit. «Mais je préviens que si le génocide à Ghaza se poursuit, ils ne seront pas épargnés par ce feu», a-t-il mis en garde en s'adressant aux Etats-Unis. Des menaces que le marché n'a pas pris à la légère.