C'est par la manière la plus humiliante et la plus inhumaine que la famille de l'ex-gendarme a été expulsée de l'appartement qu'elle avait occupé pendant plusieurs années. Le propriétaire du logement a mis ses menaces à exécution en venant lui-même jeter les matelas et les affaires de la famille dans la rue. En effet, comme on l'avait indiqué dans l'une de nos précédentes édition (voir La Nouvelle République du 26 octobre 2023 n° 7798), le propriétaire de l'appartement a fait justice lui-même, et ce, en jetant les matelas, linges, tables et effets personnels de la famille. Selon des témoignages, la regrettable scène s'est déroulée sous les yeux des dizaines de passants et de badauds. Heureusement, qu'il existe encore des âmes charitables dans cette vie, chose qui a permis à l'épouse de l'ex-gendarme et ses cinq filles de ne pas rester dans la rue. C'est une voisine qui est venue au secours de cette famille en mettant à sa disposition une pièce pour déposer leurs affaires dans l'attente de trouver un appartement de location, a-t-on appris. Les voisins n'ont pas apprécié la façon par laquelle la famille a été expulsée trouvant cet état de fait « humiliant ». Nos interlocuteurs ont ajouté que l'expulsion devait se faire à l'amiable tout en respectant les délais de préavis prévus par la règlementation en vigueur. «En cas de litige, seule la justice est apte à prononcer un arrêté d'expulsion à l'encontre des locataires», a fait savoir un voisin. Il a ajouté, je cite : « Lors de son dernier discours au sujet de l'habitat, le président de la République M. Abdelaziz Tebboun a donné des instructions fermes au sujet des expulsions indiquant qu'elles ne peuvent pas se faire en période hivernale. Ce dernier a également indiqué que les procédures des expulsions sont claires mais la majorité des bailleurs privés ne respectent pas les lois de la République. Plusieurs personnes qui ont assisté à la scène d'expulsion ont apporté leur soutien à la famille avant de tirer à boulets rouges sur le propriétaire du logement qui n'a pas respecté les lois en vigueur. Ces derniers ont indiqué que les propriétaires de logement profitent de la situation sociale lamentable des familles sans domiciles pour leur imposer des loyers faramineux allant jusqu'à faire payer trois fois le prix de la location. « Ce qui est vraiment très grave est que les propriétaires des logements privés s'enrichissent illégalement sur le dos des pauvres malheureux et ne versent aucun centime aux caisses de l'Etat », a indiqué Mme Zahia. Cette dernière devait ajouter que «les propriétaires des logements n'exigent jamais aux locataires d'assurer l'appartement et ne déclarent jamais à l'administration fiscale les montants perçus relatifs à la location ». Revenant à la famille de l'ex-gendarme pour signaler qu'elle a été reçue en audience par le chef du Cabinet de la wilaya de Batna. Après avoir longuement écouté les doléances de l'épouse de l'ex-gendarme, le chef du Cabinet a rassuré la mère de 5 enfants en lui faisant savoir que le wali de Batna ne ménagera aucun effort pour trouver des solutions urgentes aux familles se trouvant dans la même situation et ce, conformément aux instructions du ministère de l'Intérieur et du président de la République. Nous y reviendrons.