Pour le dhimmi (1) de l'Occident, le protégé des sionistes, Boualem Sansal, avec l'attaque du Hamas contre Israël, « ce pays du lait et du miel » comme il l'avait désigné après sa visite en 2012, « l'islam a déclenché une guerre sainte contre l'Occident », a-t-il déclaré dans une récente interview accordée au quotidien français Le Figaro, sous le titre « Boualem Sansal : Du Hamas à Arras, l'islam radical a déclenché une guerre sainte contre l'Occident ». Obnubilé par sa haine de l'islam et des musulmans, ce plumitif de service transforme délibérément une guerre de libération nationale en conflit confessionnel pour lui ôter toute dimension indépendantiste, toute justification anticoloniale, toute légitimé combative. Une falsification historique qu'il vient de réitérer dans son article publié par le magazine Valeurs actuelles le 21 novembre 2023. Boualem Sansal écrit : « En vérité, le conflit (encore l'insupportable euphémisme des hypocrites) n'est plus, n'a même jamais été un conflit entre Israël et les Palestiniens, entre Israël et les pays arabes. C'est un vieux conflit céleste. L'islam est venu clore le cycle des révélations divines et éliminer les religions désavouées-abrogées-condamnées par Allah, à savoir le christianisme et le judaïsme, pour cause de haute trahison envers Allah et mensonges éhontés contre son envoyé spécial Mohamed. Un conflit qui prend tout ce qu'il trouve sur son chemin comme moyens et combustibles pour atteindre son objectif d'assainissement et d'islamisation planétaire : des territoires, des Etats, des nations, des identités, des idéologies, des politiques, des contes pour enfants, n'importe quoi. On parle ici de guerre totale entre les amis et les ennemis d'Allah, les fidèles et les infidèles». Outre le fait de confessionnaliser la question coloniale palestinienne, Boualem Sansal lui assigne un caractère expressément terroriste. « L'attaque du Hamas est selon moi le début d'une vague d'attentats ». Au passage, dans cette interview, Boualem Sansal porte des accusations gravissimes contre l'Algérie. Non seulement il livre l'Algérie à la vindicte internationale en affirmant que le pouvoir algérien « soutient et finance le Hamas », mais il avance que le pouvoir algérien a exporté « son » terrorisme en France. Comment ? En passant un « deal » avec les islamistes terroristes algériens. « À travers la loi dite de réconciliation nationale qui disait aux uns : « Oublions nos malheurs et enrichissons-nous ensemble » et aux autres : « Allez faire le djihad ailleurs, en France où les frères ont tant besoin de vous ». Je ne sais pas si, en France, on a noté la coïncidence, la violence islamiste a décuplé dans l'Hexagone au moment où la réconciliation pouvoir-islamistes est entrée en vigueur en Algérie. Le front a changé de camp du jour au lendemain », accuse-t-il. Par ailleurs, ce thuriféraire du « Choc des civilisations » affirme que le conflit israélo-palestinien n'est pas un conflit anticolonial mais il s'inscrit dans le cadre d'un plus vaste conflit de civilisation, d'une guerre totale menée par l'islam contre les juifs et les chrétiens, depuis son avènement. Pour Boualem Sansal, les Palestiniens mènent une guerre de civilisation à Israël et à l'Occident. « Ne nous trompons pas encore de diagnostic et utilisons la bonne terminologie : une opération qui a mobilisé tant de moyens humains, matériels et financiers, qui a demandé des mois d'entraînement et de préparation, impliqué un Etat étranger, l'Iran, possiblement un deuxième le Qatar, ainsi que le parti-Etat libanais, le Hezbollah, qui a envahi et frappé une large partie du territoire israélien, n'est pas un acte terroriste, dont le but est de terroriser, mais un acte de guerre totale dont le but est de détruire, un épisode de cette guerre sainte qui se poursuit depuis l'avènement de l'islam, sur tous les plans et tous les fronts, qui ici œuvre à la destruction des Juifs et d'Israël, là en plusieurs endroits du Moyen-Orient à la destruction des chrétiens». Et Boualem Sansal de pourfendre tous les hommes politiques et intellectuels qui ne le rejoignent pas dans sa croisade contre l'islamisme, ce cache-sexe de la guerre menée contre l'islam et les musulmans. « L'islamisme ne rencontre aucune résistance. Au contraire, les idiots utiles et les opportunistes accourent de tous côtés pour se trahir et le servir. En France, on trouve de grands noms dans la liste des renégats, des hommes politiques, des universitaires, des artistes, de toutes origines, toutes confessions », dénonce-t-il. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le lui dire en face, Boualem Sansal, cet islamiste réactionnel (2), fait une fixation obsessionnelle sur l'islam, au point de lui attribuer tous les maux contemporains. Dans le dessein de dédouaner le capitalisme, à l'écouter, l'islam, qu'il désigne par euphémisme et tactique par islamisme, est responsable de la crise économique, des guerres, de la misère. Ce n'est pas le capitalisme le responsable de la crise économique, des guerres, de la misère, de la Barbarie à visage démocratique. Sur le chapitre des turbulences internationales, à la question pertinente éminemment géopolitique du journaliste du Figaro : « Sommes-nous plus que jamais dans un conflit global ? », Boualem Sansal non seulement n'apporte pas une réponse digne d'un intellectuel fondée sur une analyse des enjeux géostratégiques internationaux actuels, mais une réplique éculée emplie des pires clichés et stéréotypes colportés par la fachosphère, en accusant l'islam : « L'islam est une religion prosélyte, son but est de régner sur le monde. Il est globalisé depuis l'origine. Il a conquis d'immenses territoires dans le monde, tantôt de manière pacifique, par la prédication et son action en faveur des pauvres, tantôt de manière violente lorsqu'il a rencontré des résistances sur son chemin. En Europe il a été arrêté dans sa progression par deux fois, à Poitiers en 732 et à Vienne en 1529 et chassé une fois d'une terre conquise par lui, l'Espagne en 1492. Ailleurs, il règne sans partage ou selon des modus vivendi plus ou moins stables avec les autres religions présentes sur le territoire». Alors que l'Etat nazi d'Israël, dirigé par des fascistes et des fanatiques religieux, mène au nom de la Thora une guerre d'extermination contre le peuple palestinien, Boualem Sansal, dévoré par sa haine de l'islam et des musulmans, accuse le Coran d'être responsable du conflit actuel. Il écrit dans Valeurs actuelles : « Pour l'heure, rien ne vient donner à espérer le moindre bout de miracle, le cours de l'Histoire se poursuit comme annoncé dans le Coran : l'islamisme tue des gens, l'islam tue des civilisations ». Autrement dit, Sansal exonère les sionistes, pourtant pétris de fanatisme juif et animés de messianisme génocidaire, des massacres de masse quasi rituels qu'ils commettent actuellement a Gaza. Pas étonnant qu'il affiche son soutien inconditionnel à Israël. N'avait-il pas déclaré, au lendemain de sa visite en Israël, « il n'y a pas un autre pays et un autre peuple comme eux ». C'est-à-dire le « peuple israélien » est, selon Sansal, exceptionnel. C'est un peuple unique. Au-dessus de tous les peuples. De même, alors que tous pays d'Afrique, d'Orient, d'Asie et d'Amérique latine sont en proie à une grave crise économique, à la paupérisation, à l'explosion de l'insécurité, à la détresse, la famine, Boualem Sansal, mû par un esprit ethnocentrique occidental, soutient que « l'Occident, notamment l'Europe, est la zone de convergence de tous les problèmes du monde : l'islamisme, l'émigration clandestine, les grands trafics, les pandémies, le wokisme, les manœuvres de la Chine et de la Russie ». Ce faisant, Boualem Sansal s'inquiète de la perspective virtuelle du déclassement de l'Occident et non du réel naufrage actuel des pays du Sud : « Le rapport des forces lui est encore favorable, mais l'histoire s'accélérant, l'inversion est proche : l'Occident va être détrôné et les ex-colonisés prendre leur revanche et le coloniser avec tout le raffinement possible ». Propos que ne désavoueront pas ses frères d'armes idéologiques, le raciste Jean-Marie Le Pen et le sioniste Eric Zemmour. Khider Mesloub 1) Sujet non-musulman d'un Etat sous gouvernance musulmane. Ici, au sens figuré. 2) Lire notre article Boualem Sansal : un plumitif islamique réactionnel et réactionnaire, publié dans LNR le 5 août 2023.