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Regard sur des écrivains maghrébins sous tutelle, idéologiquement parlant, à la solde-botte de l'ex-puissance coloniale Les nouveaux «spadassins/pasdarans/foutriquets/marionnettes» de la néo-littérature francophone
«On voulait tout à la fois arts, sciences, littérature, découvertes, la vie flamboyait. On avait hâte de s'échapper du vieux monde». Louise Michel. Nul besoin d'être un spécialiste avéré ni encore moins un vrai baroudeur en la matière pour considérer à quel point ces fameux «prix littéraires» (tels ceux périodiquement concédés à des écrivains issus de la rive Sud de la Méditerranée) donnent parfois, par leur côté leurre, la curieuse impression d'être comme un peu frelatés quelque part. Bref, sûrement pas tout à fait désintéressés qu'ils n'en ont l'air au premier abord, et par conséquent d'avoir été créés, montés et concoctés de toutes pièces ; à seule fin de pouvoir «caser» en catimini des postulants prestement triés sur le volet. Parce qu'en tout premier lieu perçus comme exhibant précisément le «profil bas» requis en termes de suivisme pudibond, assujettissement borné, servilité et/ou subalternité attestés ; moyennant leurs «romans huilés» ; et en second lieu, s'affirmant inconditionnels supporters/laudateurs d'une langue dont chacun sait pourtant qu'elle n'a pris racine que tardivement sous nos latitudes. C'est dire que la levée des entraves dans nombre d'esprits dits «libres» n'est sûrement pas pour demain la veille comme peut en témoigner, en ce sens, un déficit patent de maturité. Comme c'est notamment le cas chez ces «tourmentés» qui ont fait le choix de se placer sous la protection de l'ancien colonisateur d'hier; et parallèlement céder à plate couture aux appels de la sirène dénommée «francophonie»[Notes/: «La francophonie ressemble trop à feu l'Empire dans ses différentes acceptions, de Napoléon aux colonies, pour être tout à fait franche du collier. J'ai gardé le souvenir cuisant d'une vieille émission de TV hexagonale consacrée au français dans le monde. On y avait invité deux jeunes étrangères primées dans je ne sais quel concours franco-franchouillard pour leur maîtrise de la langue de Molière. Elles étaient flattées, appliquées et brillantes. Pour les recevoir, on avait aligné trois intellectuels parisiens de la plus belle eau, ils se ressemblent trop pour que je me rappelle leurs noms. Ces messieurs avaient passé la soirée à se payer soigneusement la tête des lauréates, qu'ils croyaient trop gourdes pour saisir le mépris imbibant leurs astuces vaseuses. J'avais trouvé que c'était un bon décryptage de la francophonie ». Cf. Le Temps.ch, 22 oct. 2010.]. Voici donc pourquoi ces fameux «prix littéraire» sont à considérer comme spécialement conçus et apprêtés pour l'usage exclusif desdits postulants. Lesquels, du fait même de leur curieux positionnement «épistémologique» et/ou ancrage «idéologique» (par ailleurs distinctement arborés et fiévreusement notifiés en direction des cénacles/tuteurs prospérant au pied de la Tour Eiffel) semblent disposés à suivre docilement les chemins strictement balisés, cadrés et délimités en la matière ; par directives/instructions injonctives interposées. Ou autres signaux fugaces furtivement actionnés et/ou susurrés, chaque fois que nécessaire, au coin de l'oreille des concernés. Soit ceux-là mêmes formellement pressentis, répertoriés et identifiés comme les plus désireux de s'y conformer de bout en bout, avec une ardeur manifeste difficilement contenue. Or, comme on le sait, «pour être admis à la table des maîtres des lieux, «l'Arabe de service» est prêt à faire toutes les concessions possibles, (avaler) toutes les couleuvres (...) s'il le faut à s'éclaircir la peau et (se) teindre en blond. Il arrive, toutefois, qu'un chroniqueur d'origine arabe de la chaîne se rebiffe et tienne tête (à l'instar de l'ancien euro-deputé Karim Zeribi), il se retrouve alors inévitablement mis en minorité et regardé de travers par le reste des invités». (Cf. Le Quotidien d'Oran, 22/06/2024). En l'occurrence, l'empressement zélé de ce chroniqueur/écrivain à faire l'apologie de la langue française (au détriment de la langue arabe) témoigne à quel point son curieux positionnement autant que ses «analyses» biaisées sont loin d'être dénuées d'arrière-pensées tranchées. Foncièrement démuni, dépaysé, décalé et les bras ballant face à la langue arabe émérite, il a l'insensé culot de ne point tenir compte de l'accessibilité de ses belles lettres. Y compris pour des étrangers éparpillés aux quatre coins du monde, véritablement admiratifs de ses contours soigneusement agencés, qui sont parvenus à l'apprivoiser et intégrer avec bonheur. En ce sens, tout un chacun est à même de comprendre que la singulière et inhabituelle agitation entretenue par les soins de ces haletants et exubérants quémandeurs (en quête de ces volatiles et éphémères «prix littéraires» prévus autour de thématiques particulièrement recherchées, avantagées, bonifiées et artificiellement boostées pour inciter les postulants à les privilégier ) ne pouvait au fond viser rien d'autre que la promesse de voir s'ouvrir enfin de l'autre côté de la Méditerranée le fameux portillon de la reconnaissance en question. Cela dit, il est vrai que ces «écrivains nouveaux» (assoiffés d'éloges sans compter) aiment tant être câlinés, dorlotés et adoubés par «Dame francophonia». Et même se vautrer pendant qu'ils y sont aussi dans le creux moulant de ses «mains chaudes» ; les enveloppant et enserrant de la tête aux pieds... De fait l'incohérence totale laisse entrevoir des perspectives déferlantes peu amènes en la matière, c'est la raison pour laquelle il y a tout lieu de croire que nous avons affaire à des «plumes/zouaves» habituées à faire spontanément le dos rond (pour ne pas dire aussi les yeux doux) devant lesdites écuries sises/sur/Seine. Le tout dans l'attente de l'escomptée accolade ultime, seule à même de les propulser sur les devants de la scène. Quand il ne s'agit pas pour elles, en bien des circonstances particulières, de devoir aussi y faire le pied de grue: en chantant, avec ferveur et gorgé déployée, le «blues remuant» de la francophonie[« Si la France n'a plus de pré carré en Afrique, où elle est chaque jour de plus en plus indésirable, elle doit s'en prendre à son groupe de médias, France médias monde, qui sème la haine et incite au chaos. Les Africains qui aspirent à des lendemains meilleurs, ne veulent plus d'un autre média qui serait le prolongement de la politique du Quai d'Orsay, comme l'a été à une triste époque la radio des mille collines au Rwanda, car c'est le modèle qui inspire les marionnettistes néocoloniaux de France 24, qui vise une seule région du pays et dont l'un de ces marionnettistes occupe la haute fonction d'ambassadeur français et délégué interministériel à la Méditerranée et dont une proche parente est une des «spécialistes» du dénigrement systématique de l'Algérie. » Cf. APS 29/07/2023.]. Histoire de se rappeler au bon souvenir des incontournables, inamovibles et indégommables «gardiens du temple» y officiant en long et en large. Sans doute même iraient-ils jusqu'à concevoir, dans leur logique singulière, que le seul itinéraire possible (à même de leur garantir une entrée remarquée dans le «gotha littéraire» en même temps qu'une émancipation et/ou une promotion individuelle) se devait de passer obligatoirement par ce carrefour obligé sans nulle autre voie ou alternative envisageables. Sans quoi leurs carrières sous les projecteurs seraient inéluctablement biaisées, compromises ou ratées. Un ancien élève devenu professeur d'histoire-géo, en ayant appris cela, déclare: « J'ai honte. C'est mon collège. François Rabelais à l'Escarène, dans l'arrière-pays niçois. Quelle honte »] Pour en revenir maintenant aux fameuses «récompenses littéraires» évoquées plus haut, il est clair qu'en elles-mêmes celles-ci sont souvent considérées comme abusivement gonflées. Sinon surfaites même dans la mesure où beaucoup ne sont pas loin d'imaginer qu'elles sont attribuées à ces «nouveaux spahis/pasdarans de la plume» ; parfois au détour de tortueuses ou rocambolesques bonifications. Pour ne pas aller plus loin encore et dire qu'elles sont parfois aussi un peu bidonnées et/ou bidouillées sur les bords, comme ça l'est notamment dans certains cas de figure précis. Et donc à la limite considérées, quelque part, comme de «petites gâteries» concédées de justesse. Presque au forceps, pourrait-on dire, de la part de certaines «instances littéraires» archi-connues ayant pignon sur rue dans tel ou tel faubourg/boulevard cossu du vaste et dense complexe urbain haussmannien qu'est la métropole parisienne. Seules habilitées, cela va de soi, à faire entrer au panthéon littéraire tel ou tel «damoiseau» supposé, à tort ou à raison, manier la plume avec quelque dextérité/virtuosité. Ou encore, si l'on veut, se prévaloir du «style profilé» recevable pour la circonstance. Alors ceux qui, prétendument, se disent affranchis, émancipés et libérés, le sont-ils pour autant réellement? Pas si sûr! Dès lors, se considérant eux-mêmes comme des «penseurs libres/autonomes» (sic), ils se font néanmoins passer à leur propre cou le «nœud/harnais coulant» de la plus révulsive servitude ou l'asservissement consommé. Le tout en contrepartie d'un chapelet de moult banalités, rodomontades, forfanteries et platitudes à gogo. En sus, bien évidemment, d'autres banalités, versatiles frivolités et propos souvent maladroitement éventés ; attestant néanmoins de la part confirmée de désobéissance civile ostensiblement affichée en direction de leur société d'origine. Et comme telle à mettre forcément au compte des piètres capitulations postcoloniales s'inscrivant dans le droit fil d'autres retournements de vestes ; notoirement recensées, ici et là, au bout de quelques plumes plus que désinvoltes et avachies. D'ailleurs en pareilles occasions, la «bulle médiatique» ne manque jamais de relater avec force détails prolixes les plus sordides et déroutantes manœuvres engagées en coulisse. De même que les circonstances toutes particulières ayant fini, en tout dernier ressort, par conduire à l'émergence de tel ou tel «poulain/outsider» tiré du lot in fine ; puis admis séance tenante en «roue libre» après avoir été boosté et/ou propulsé (presque à l'arraché) sur le devant de la scène littéraire. Ce qui suffit amplement à lui assurer alors fut-ce de manière provisoire tout à la fois tout autant une fulgurante ascension/promotion qu'une inédite visibilité (un Goncourt, dit-on, se vend dix fois mieux qu'un Médicis); nonobstant quelques réserves appuyées pouvant avoir été formulées en l'espèce par tel ou tel membre officiant au sein du groupe/jury de référence et qualifié comme tel pour statuer en pareil cas sur tel ou tel dossier. N'hésitant pas à dire les choses beaucoup plus crument encore, d'aucuns iront jusqu'à soutenir que si le singulier et ultime «coup de pouce/plaidoyer» donné à la toute dernière minute par un Régis Debray au «livre/Meursault» (sonnant presque comme une cooptation entendue, voire un parti-pris déclaré plus que manifeste), probablement que la «vague porteuse» (telle celle ayant servi à répercuter avec force son écho médiatique) aurait été d'une toute autre amplitude ou résonance. Profitons pour citer ici ce passage qui sonne justement comme une piqure de rappel à destination de qui de droit: «Renoncer à soi-même est un effort assez vain: pour se dépasser, mieux vaut commencer par s'assumer.» (in Eloge des Frontières, 2010). Ceci pour dire à quel point ces prix sonnent parfois aussi, quelque part, comme une «certification piégée» ; dont les prétendants ou bénéficiaires immédiats auront ensuite bien du mal à s'en défaire ou s'en passer. Dans la foulée peut-être faudrait-il ajouter aussi combien ladite «bulle» reste pleinement convaincue que les prix décernés vont prioritairement vers ceux considérés comme étant en situation de mésentente, de divergence radicale, ou pire encore de sédition ouverte avec leurs sociétés[ . Interrogé et pressé de répondre à la question «si Les jurés des grands prix raffolent-ils du goût du sang? «Pas du tout, répondit tout de go Pierre Assouline, selon lequel une telle tendance ne fait que refléter un moment donné de la rentrée littéraire». Mais il n'en reconnaît pas moins que «le dernier carré du Goncourt offrait tout un panel de thématiques sordides: «Nous avions le choix entre un infanticide (Leïla Slimani), un génocide (Gaël Faye), un suicide (Catherine Cusset) et du cannibalisme (Régis Jauffret).» Tribune De Genève, 03/11/2016.