Le 7 octobre 2023, le Hamas, mouvement islamiste palestinien, déclenchait l'opération «Déluge d'Al-Aqsa» contre Israël. L'opération a débuté par le tir de milliers de roquettes depuis la Bande de Ghaza. Le «Dôme de fer», système de défense aérien chargé de les intercepter depuis 2011, est rapidement saturé par la quantité de projectiles tirés. En 20 minutes, quelque 5 000 roquettes, frappant jusqu'à 80 km en profondeur dans le territoire israélien, sont lancées. L'opération-éclair s'est ensuite poursuivie par terre, mer et air. Au cours de cette attaque surprise, des centaines de combattants des brigades Ezzedine al-Qassam – la branche armée du mouvement islamiste palestinien – pénètrent sur le territoire israélien. Certains combattants se déplacent en moto ou à bord de pick-up, d'autres commandos s'élancent, quant à eux, par la mer (bateaux à moteur) et par les airs (paramoteurs). Les combattants palestiniens s'infiltrent rapidement et prennent provisoirement le contrôle de certaines localités, abattant quelques centaines de colons israéliens. Les cibles sont militaires et civiles. Les réactions des pays occidentaux ont été unanimes : condamnation sans appel de «l'attaque terroriste» perpétrée par le Hamas. «La dépravation des crimes du Hamas est pratiquement indescriptible», avait déclaré Antony J. Blinken, secrétaire d'Etat américain. «Les Etats-Unis se tiennent aux côtés d'Israël alors qu'il se défend contre le terrorisme», avait-il ajouté. Au nom de la lutte contre l'islamisme et, surtout, le terrorisme, les pays occidentaux, alliés d'Israël, comme les Etats-Unis et un certain nombre de pays européens, avaient exprimé leur solidarité avec l'Etat israélien et invoqué «le droit à la défense d'Israël contre toutes attaques terroristes». Globalement, la majorité des gouvernements occidentaux soutiennent publiquement Israël, notamment sa riposte militaire génocidaire menée contre les Palestiniens. Selon les dirigeants occidentaux, il s'agit d'un combat civilisationnel, d'une guerre contre le terrorisme islamiste. Un an plus tard, le 27 novembre 2024, de l'autre côté de la frontière de la Palestine occupée, en Syrie, les frères de sang et de religion du Hamas, le mouvement islamiste syrien, composé de membres du Hayat Tharir Al-Sham, déclenche une offensive contre le régime de Bachar al-Assad. Les «rebelles» menés par des islamistes radicaux ont rapidement conquis plusieurs grandes villes-clés, notamment Alep et Homs. Ce dimanche, 8 décembre, les «rebelles» islamistes ont annoncé à la télévision publique syrienne la chute du président Bachar al-Assad et la «libération» de la capitale, Damas. L'émissaire des Nations unies en Syrie, Geir Pedersen, s'est aussitôt félicité de la victoire des islamistes syriens. L'émissaire a appelé à garder des «espoirs prudents» après la prise de contrôle de Damas par les rebelles islamistes, qu'il a qualifiée de «moment décisif». «Aujourd'hui, nous regardons vers l'avenir avec des espoirs prudents d'ouverture (...) de paix, de réconciliation, de dignité et d'inclusion pour tous les Syriens», a souligné Geir Pedersen dans un communiqué. Les chancelleries occidentales affichent le même enthousiasme. Le même soutien aux rebelles islamistes terroristes de Syrie. «La France salue la chute du régime de Bachar al-Assad», a écrit le Quai d'Orsay dans un communiqué. Pour sa part, l'ancien président François Hollande a souligné, dans un communiqué, que la victoire des islamistes terroristes syriens constitue «une défaite pour Vladimir Poutine qui avait soutenu militairement et politiquement cette dictature (...) Quant à l'Iran, les coups portés au Hezbollah par Israël l'auront empêché de porter secours à Bachar Al-Assad. C'est un recul de son influence et une nouvelle humiliation».Outre-Rhin, en Allemagne, la cheffe de la diplomatie allemande a affirmé : «La fin d'Assad représente pour des millions de personnes en Syrie un premier grand soulagement.» Ainsi, avec leur habituelle morale à géométrie variable, pour les pays occidentaux, les combattants islamistes du mouvement palestinien Hamas, qui se battent pour la libération de leur pays, sont qualifiés de terroristes. En revanche, les islamistes terroristes syriens qui s'insurgent contre le régime de Bachar al-Assad sont érigés en combattants de la liberté.