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Lutte finale pour son abolition
Crise létale du capitalisme
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 02 - 2025

Il n'y a pas besoin d'être expert en olfaction ou en acoustique pour sentir les miasmes et entendre les râles du monde capitaliste en pleine agonie. Depuis plusieurs décennies, le capitalisme ne survit que par le recours à l'endettement. Il prolonge son moribond système économique par le soutien du crédit.
Mais le crédit soutient le capitalisme comme la corde soutient le pendu.Le système capitaliste, notamment en France, ne doit sa survie qu'au creusement de la dette. Cependant, en creusant la dette, il aura creusé sa tombe.
En réalité, ce n'est pas la dette qui aura été responsable de l'effondrement du capitalisme, comme l'affirment les économistes stipendiés et responsables politiques, mais ses deux fondamentales contradictions internes, incarnées notamment par la baisse tendancielle du taux de profit et la surproduction. La baisse tendancielle du taux de profit est suscitée par l'augmentation permanente de la composition organique du capital, c'est-à-dire par l'accumulation de capital constant par rapport au travail. Cette augmentation de la composition organique du capital, autrement dit le développement de machines plus performantes et l'automatisation accrue, est une caractéristique clé du développement du capitalisme industriel.
Ainsi, si l'accroissement du capital, obtenu par l'accumulation du profit extrait du travail humain et par le réinvestissement de ce profit, est vital pour le capitalisme, cet accroissement est cependant obéré par l'expansion illimitée du capital constant (machinisme et automation), à l'origine de la baisse du taux de profit et de la surproduction de marchandises, donc des récurrentes crises économiques.
La surproduction s'explique par l'élargissement toujours plus croissant de la production induite par la concurrence exacerbée. Cependant, cette production tend en permanence à être excessivement surabondante, non par rapport aux besoins réels des hommes et femmes, mais par rapport au salaire des travailleurs et au revenu des capitalistes.
Or, si, au XXe siècle, ces crises ont pu être provisoirement jugulées au moyen, soit, «pacifiquement», de subventions financières étatiques et de la fuite en avant dans l'endettement non remboursé pour créer artificiellement une demande, soit, militairement, par des conflits armés impérialistes pour le partage du monde, ce n'est plus possible depuis le début de notre siècle. La particularité des récentes crises économiques, à l'ère du déclin historique du capitalisme, c'est qu'elles ont franchi un seuil critique, pour ne pas dire mortel.
Les palliatifs classiques sont devenus inopérants, stériles
Aujourd'hui, si, pour le capital, la guerre totale serait le palliatif idéal pour surmonter à sa manière destructive et génocidaire la crise économique, cette perspective de guerre mondiale demeure néanmoins périlleuse pour les puissances capitalistes, du fait de la menace nucléaire réciproque, mais également en raison de la pression insurrectionnelle de la classe laborieuse opposée à sacrifier sa vie pour la défense de la «patrie», en particulier dans les pays capitalistes développés.
Le système capitaliste est confronté à une aporie. Il ne peut plus se développer, assurer sa croissance faute d'accumulation du capital. Il n'est plus également en mesure de «s'offrir» le luxe d'une troisième guerre mondiale destructive qui lui permettrait d'impulser un nouveau cycle d'accroissement économique.
C'est la raison pour laquelle on ne peut pas parler ni de crise ni de récession, mais de phase terminale du mode de production capitaliste.
N'est-ce pas la sinistre réalité du capitalisme contemporain ?
L'épuisement des remèdes classiques, notamment les diverses aides accordées par les banques centrales et les institutions financières privées et étatiques, n'entraîne-il pas déjà la faillite de milliers d'entreprises avec son lot de licenciements massifs et de dégradation des conditions de vie ?
La dislocation des institutions et la délégitimation des politiciens et de leurs parlements élitistes n'a-t-elle pas favorisé l'effondrement des Etats et la débâcle de toutes les gouvernances ?
Le délitement de la cohésion de la société menacée d'éclatement sous l'effet conjugué de l'exacerbation de la lutte de classe, du développement exponentiel de la délinquance et du banditisme n'ont-ils pas nécessité le déploiement et la mobilisation permanents des différents corps répressifs policiers et judiciaires, entraînant une envolée des dépenses improductives ? L'exacerbation de la crise économique et l'intensification des tensions géopolitiques n'ont-elles pas déchaîné une flambée des dépenses militaires et une escalade militariste?
Toutes ces dépenses improductives croissantes provoquent l'inflation permanente, c'est-à-dire l'augmentation des prix.
En effet, le coût de ces dépenses improductives est répercuté sur celui des marchandises produites. Cependant, les dépenses improductives ne sont pas seules responsables de l'inflation.
Celle-ci est, également, induite par la dévalorisation des monnaies résultant de l'utilisation de la planche à billets qui accompagne l'augmentation incontrôlée de la dette mondiale.
Les crises institutionnelles et gouvernementales actuelles de la France et de l'Allemagne (pour ne pas dire de la majorité des pays) trouvent leur source dans la crise économique systémique du capitalisme, et non dans la mauvaise gouvernementalité supposée du président Macron ou du chancelier Scholz.
L'instabilité gouvernementale et la dépravation politique sont l'expression d'une crise économique finale du capitalisme. Une crise finale qui, faute de perspective émancipatrice, s'est transformée en décomposition de la société, en pourrissement sur pied du système capitaliste.
Dans cette phase de décomposition avancée du capitalisme, pour le moment aucune des deux classes antagoniques, le travailleurs et les capitalistes, ne semble en mesure d'apporter sa solution à la crise historique du mode de production capitaliste.
Cette crise finale vient rappeler que le capitalisme est un système historique transitoire voué, à l'instar des précédents modes de production esclavagiste et féodale, à disparaître.
Aujourd'hui, pour l'immense majorité de l'humanité, la nécessité de l'abolition du capitalisme se pose avec acuité, mais le capitalisme ne disparaîtra pas de lui-même.
Ses représentants, patrons et dirigeants, préfèrent plonger le monde dans la barbarie permanente plutôt que de reconnaître la caducité de leur système, précipiter l'humble humanité dans le chaos et l'anarchie plutôt que d'accepter leur défaite gouvernementale historique, semer la terreur et l'apocalypse plutôt que de remettre les clés du pouvoir au peuple martyrisé.
Aujourd'hui, la nécessité du dépassement de cette société capitaliste divisée en classes sociales antalgiques, fondée sur la production marchande et l'exploitation du travail humain, des crises économiques permanentes et des guerres génocidaires récurrentes, s'impose à tous les peuples opprimés et aux travailleurs dans le monde entier.
Néanmoins, avant de pouvoir concrétiser en acte toute révolution sociale anticapitaliste, les peuples opprimés et les travailleurs doivent, en pensée, se défaire de leurs inhibitrices illusions démocratiques bourgeoises et réformistes.
Ce n'est qu'à cette condition qu'ils pourront se réapproprier les modes d'action militante et de lutte combative de leurs prédécesseurs révolutionnaires emblématiques (français communards, russes bolcheviques, espagnols libertaires, chinois anticapitalistes, algériens anticolonialistes, etc.) et parachever, ainsi, victorieusement leur projet politique et social émancipateur.


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