«Quand les gens se soucient plus du sort des animaux que des hommes, c'est que l'on commence à traiter les hommes comme des animaux.» (Emmanuel Todd). «La terre se couvre d'une nouvelle race d'hommes, à la fois instruits et analphabètes, maîtrisant les ordinateurs et ne comprenant plus rien aux âmes, oubliant même ce qu'un tel mot a pu signifier jadis » (Chistian Bobin). Aujourd'hui comme hier, l'Occident maquignon ne nous conçoit donc que «moulés» à son diapason sans nulle autre perspective de rechange; c'est-à-dire indéfiniment «mesurés», «scannés», «toisés», «sondés», «évalués» mais aussi «soudés» à l'aune du seul modèle (politique, économique, social, scientifique et culturel) qui est le sien. Pas plus qu'il n'est en mesure de concevoir l'idée que nos sociétés et cultures aient pu développer des caractéristiques spécifiques adaptées à leurs contextes respectifs. Comme un infatigable, incontrôlable et insatiable joueur de poker entendant vouloir garder à son seul avantage la main courante et obstinément décidé à ne plus la lâcher, il a bien du mal à reconnaître le droit légitime d'autres sociétés à dire aujourd'hui leur mot et tracer leur avenir de leurs propres mains. En vérité lui qui nous a toujours jugé «hors-norme» par rapport à sa grille opérationnelle dite de «l'occidentalement correct» (et de ce fait semblant prendre même un malin plaisir à déconstruire, un à un, nos patterns culturels) s'acharne mordicus à vouloir sans cesse renforcer et consolider ses propres kits qui lui servent de bornes référentielles. Toujours arcboutée et droite dans ses guêtres noires, l'Europe ne nous conçoit que comme de simples pays pourvoyeurs potentiels: hier comme chairs à canon ayant pris part à toutes ses guerres maudites ; aujourd'hui soit comme gros bras saisonniers soit comme «neurones d'appoint» destinés à revitaliser, en cas de besoin, une croissance hypothétique; devenue comme chacun le sait, depuis quelques temps déjà singulièrement toussoteuse voire aussi quelque peu atone21. D'où il y a lieu de se demander alors à nouveau si cette Europe qui, crânement, s'enferre et s'enferme dans son séculaire et persistant narcissisme primaire, a bien soldé tout compte avec ses vieux démons avachis, ses délires racistes, ses résidus idéologiques, ses oripeaux impérialo-colonialistes et autres terrifiants réflexes esclavagistes. En vérité ce pointillisme «bureaucratico-technocratique», tel que récemment activé puis mis en branle à l'échelle de son carré géopolitique, ne vise sûrement pas autre chose que de restreindre drastiquement le nombre d'étrangers susceptibles de modifier la donne démographique qui, en l'état actuel des choses, sert au premier chef les intérêts d'un même et puissant lobby, celui «juif/crif» pour ne point le nommer qui se taille pratiquement la part du lion aux quatre coins de la planète; fortement assuré comme il est de ne jamais pouvoir être inquiété ou mis en difficulté de quelque façon que ce soit. Du moins tant que durera sa démoniaque hégémonie sur l'ensemble des médias dominants et la finance mondiale réunis. Car c'est bien cela qui, faisant présentement sa force, constitue aussi son véritable talon d'Achille. Autant dire que le jour où cessera, pour de vrai, sa prééminence séculaire sur ce plan précis, alors, immanquablement, disparaîtra de lui-même l'infernal pouvoir aujourd'hui exercé par la maléfique entité sioniste à l'échelle du monde. Preuve en est que toutes les mesures entrant dans ce cadre l'ont été, au premier degré, par des initiateurs relevant de cette mouvance archi-tentaculaire, dans le seul but qui est celui de continuer à avoir les coudées franches et s'assurer ainsi un train de vie doré et/ou édulcoré à l'échelle du vieux continent. Et de fait, ne disposent-ils pas déjà, comme d'une cerise sur le gâteau, de «bouquets de passeports à tour de bras (avec autant de nationalités différentes) leur donnant toutes facilités et commodités en rapport pour pouvoir se déplacer partout où ils le veulent, quand ils le veulent, et même se dandiner comme bon leur semble à travers les cinq continents ? Enfin, actualité archi-mouvementée du moment oblige, l'on ne peut que relever également cette drôle de vison que celle concoctée ces jours-ci par l'Europe qui, d'un côté, privilégie pour elle-même le resserrement de ses rangs, et de l'autre fait tout pour démembrer, (Afrique, Moyen-Orient, Amérique Latine...). Allant encore plus loin, comme pour parachever cet impressionnant dispositif/assemblage par une touche proprement «orwellienne», l'Europe s'est aussi empressée de projeter d'imposer et adjoindre à ses visas Schengen des procédés biométriques de plus en plus intrusifs. Etablissant ainsi de facto un saut qualitativement et quantitativement plus proche des terrifiants et angoissants synopsis de science-fiction, façon/sauce Hollywoodienne, que des nostalgiques ou romantiques épilogues issus des contes sensés, voire parfumés de C. Perrault, C. Anderson ou des Frères Grimm... Ce faisant, cahin-caha, l'Europe se retrouve à butiner dans des pratiques estampillées de la touche totalitariste crue (touche stalinienne). Et dans la foulée n'hésitant pas aussi à frapper, ostensiblement, du sceau de délit l'acte même de solidarité ; puisque criminalisant même les sauvetages en mer comme les plus simples mouvements migratoires qui, qu'elle veuille ou non, ont toujours été une constante avérée dans l'histoire du genre humain. Tout comme d'ailleurs observé aussi chez d'autres espèces que compte tout le spectre référé à la biodiversité au sens large du terme. Pour preuve : pendant près de six siècles d'affilée il n'aura cessé d'enjoindre aux autres cultures d'abjurer et renier leurs assises culturelles référentielles pour qu'en retour, au lieu et place, soient rapidement intronisées et plébiscitées les siennes propres au premier degré. De prime abord, il n'a ni changé ni modulé, encore moins nuancé, son discours discriminatoire inflammatoire ni sa forfanterie habituelle. Plus globalement encore, il est permis de penser que si l'Occident s'était contenté de rester dans ses marges, peut-être bien que le monde actuel aurait pu éviter l'assourdissant et désopilant charivari qui, présentement, le fait vaciller de fond en comble dans un roulis indescriptible quasiment sans fin. Mais aujourd'hui, désarçonné et sonné comme il l'est par une crise systémique de fond qui érode et taraude (en les liquéfiant, éparpillant et désarticulant) ses certitudes, on le voit cependant un peu à la peine comme acculé, coincé et pris à la gorge. Bref, forcé de réduire significativement sa voilure et à se serrer davantage encore la ceinture car ayant apparemment de plus en plus de difficultés à tenir convenablement la route. Oui dans la statique et effrayante morosité ambiante générée par un modèle capitaliste vent debout et tous feux tout flamme, il est heureusement des hommes qui, en leur âme et conscience, choisissent de garder invariablement le cap sur l'humain : cette intangible et irréfragable fibre matricielle qu'ils entendent préserver coûte que coûte et sauvegarder vaille que vaille, n'en déplaise à tous les systèmes rigidement fermés, de ce temps grisonnant. Telles, entre autres, ces irremplaçables et incomparables familles d'accueils pour enfants malades venus d'horizons divers qui, souvent après le retour desdits enfants dans leurs pays respectifs, en parlent comme s'ils avaient été les fruits de leur propre chair. Et en prime en parlent si bien qu'ils en viennent à pleurer à chaudes larmes : avec une intense et intégrale émotion ; tout autant qu'une bouleversante et déchirante spontanéité. On ne peut ne pas faire cas non plus du courage de ces familles qui adoptent des enfants handicapés et assument avec un courage admirable un surplus de responsabilité qui les honore et grandit à jamais. La sérénité visible et lisible sur leurs visages est d'ailleurs à elle seule suffisamment éloquente pour rendre compte des dividendes engrangés, dans leur cœur et leur être, à la faveur de ce magnifique don d'ouverture, partage et respect dû envers l'Autre. Ces images renvoient à la France profonde qui n'a absolument rien à voir avec une politique dictée par le puissant lobby sioniste qui supervise toutes les instances clés et y impose ses vues marquées par un racisme prononcé. Ainsi sont signalées des «pratiques nouvelles d'hospitalité et de solidarité au sein de la population européenne (ainsi que) des actions collectives spontanées initiées par des volontaires non-politisés...» Ces témoignages, mentionnés sur Twitter, donnent une idée des enchaînements vécus, au quotidien, par tous les aidants activant sur le terrain de l'action solidaire: « Et bien, on a du se battre au tribunal pour obtenir de donner de l'eau aux exilés. C'est inconcevable. » « Je me souviens, avant 1989, des miradors et des garde-frontières qui abattaient quiconque tentait de rejoindre Berlín Ouest. Les garde-frontières grecs ont abattu 5 migrants ces derniers jours. L'Union européenne est officiellement passée de l'autre côté du rideau de fer». Comme dans les récits prenant corps dans la mythologie grecque, des «Systèmes Augias/Procuste» ambitionnent de «calibrer» les immigrants qui, d'aventure, viendraient s'abriter sous leurs murs, très souvent après un long et épuisant périple, pour s'accorder une courte halte sur le chemin de leurs pérégrinations et mésaventures. (Suite et fin…) Mahmoud Ariba Professeur retraité Faculté des sciences sociales