Le Gouvernement algérien poursuit sa stratégie ambitieuse visant à renforcer la sécurité hydrique du pays, en misant sur une maîtrise accrue du dessalement de l'eau de mer. L'objectif ? Devenir autonome dans ce secteur crucial tout en contribuant à la transition énergétique et à la durabilité des ressources en eau. Lors d'un entretien accordé à la revue El Djeich, le ministre d'Etat, Mohamed Arkab, a détaillé cette démarche, soulignant qu'elle repose sur une vision à long terme portée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Selon lui, l'Algérie vise à «réaliser une sécurité hydrique complète» en produisant localement les membranes d'osmose inverse, une composante essentielle du processus de dessalement. Cette initiative vise non seulement à réduire la dépendance aux importations, mais aussi à renforcer l'autonomie technologique et industrielle du pays. La démarche s'inscrit dans une vision plus large du Gouvernement : celle de positionner l'Algérie comme un acteur majeur sur la scène internationale du dessalement d'eau de mer. Dans cette optique, la société Algerian Energy Company (AEC), une filiale de Sonatrach, supervise les projets de dessalement et mène des négociations avec des partenaires internationaux, tels que la société allemande Port Energy Logistic (PEL) GmbH. Cette collaboration vise à établir la production locale de membranes, un pas décisif vers l'autosuffisance. L'Algérie entend également intégrer des technologies de pointe dans ses projets, avec un accent particulier sur les énergies renouvelables. Le dessalement, très consommateur d'énergie, bénéficiera ainsi de l'intégration de l'énergie solaire dans le processus de production d'eau. L'objectif est d'atteindre 30% d'utilisation de l'énergie solaire dans les stations de dessalement, réduisant ainsi les coûts énergétiques et l'empreinte carbone des installations. L'exploitation de la saumure, un sous-produit du dessalement, constitue également une priorité. En effet, cette ressource est prometteuse pour des industries comme celle du lithium, un élément stratégique pour la production de batteries, notamment pour les technologies de véhicules électriques. Le ministre Arkab a aussi évoqué la mise en service de cinq nouvelles usines de dessalement, portant le nombre total de stations à 19 à travers le pays. Cette expansion permettra d'augmenter la production d'eau potable à 3,7 millions de m3 par jour, soit près de 42% de la demande nationale. Ces avancées témoignent des progrès considérables réalisés par l'Algérie dans ce domaine stratégique. Pour la première fois de son histoire, l'Algérie a mené à bien des projets de dessalement 100% nationaux, en recourant aux entreprises locales. Parmi les réalisateurs de ces stations figurent des filiales du groupe Sonatrach telles que GCB, GTP et Enac, mais aussi Cosider et Sarpi. Ces initiatives contribuent à la fois à la modernisation du secteur et au développement industriel local. Ainsi, en investissant dans le dessalement de l'eau de mer, l'Algérie se donne les moyens d'assurer sa sécurité hydrique tout en poursuivant son développement économique et énergétique.