Le mois sacré de Ramadan bat son plein à Tébessa, mais l'animation culturelle brille par son absence. Les soirées tébessies se déroulent dans une routine bien ancrée : la famille devant la télévision et les hommes attablés dans les cafés après la prière des Tarawihs. Dans les foyers, les chaînes tunisiennes règnent en maîtres. Des feuilletons anciens et récents captivent les téléspectateurs, reléguant les chaînes algériennes à de simples sources d'information pour les flashs d'actualité. « Chaque année, c'est la même chose. On trouve dans les séries tunisiennes un humour et des histoires qui nous parlent plus », confie un habitant du centre-ville. Dehors, l'ambiance est tout aussi prévisible. Après la prière, les hommes convergent vers les cafés de quartier. Thé à la menthe, café noir et discussions à bâtons rompus rythment ces veillées nocturnes. Certains évoquent la cherté de la vie, d'autres commentent les feuilletons en vogue, mais personne ne parle de spectacles ou d'événements culturels. « Il n'y a rien cette année, pas de concerts, pas de pièces de théâtre, même pas une petite animation pour les jeunes », regrette un commerçant. Alors que d'autres villes du pays multiplient les initiatives culturelles durant le Ramadan, Tébessa semble plongée dans une torpeur monotone. Les familles restent devant leur écran, les cafés font le plein, et la culture, elle, attend des jours meilleurs. Maallem