La Banque centrale européenne (BCE) pourra se pencher sur la question d'une réduction des taux d'intérêt quand elle sera rassurée sur l'inflation, estime Christine Lagarde. Interrogée sur la chaîne de télévision France 24, la ministre de l'Economie a, par ailleurs, réaffirmé que la France entendait respecter son objectif d'équilibre des finances publiques en 2012 et un déficit inférieur à 3% du produit intérieur brut en 2008. «Nous serons sous le seuil des 3% (...), il n'y aucun doute là-dessus», a-t-elle dit. Quelques jours après une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de l'Union européenne, vendredi et samedi à Nice, Christine Lagarde a estimé que la BCE étudierait une éventuelle baisse des taux d'intérêt une fois réglée la question de l'inflation. «La Banque centrale européenne, confiante que l'inflation pourra être maîtrisée, pourra se pencher sur les taux d'intérêt d'une autre manière», a-t-elle dit. «On va assister à une diminution de l'inflation au cours des mois qui viennent», a-t-elle assuré. La ministre de l'Economie a redit que la croissance du PIB s'établirait «autour de 1%» en 2008 en France, loin des 1,7% espérés encore cet été par le gouvernement. Malgré les mauvais chiffres du deuxième trimestre, qui font état d'un recul de 0,3%, «la croissance en 2008 sera positive», a-t-elle dit. «La croissance pour 2008 sera autour de 1%, donc la France est en croissance», a-t-elle ajouté. Impact sur l'emploi Christine Lagarde a reconnu que le marché de l'emploi en France pâtirait du ralentissement d'activité constaté ces derniers mois. «Avec un ralentissement de croissance, on a inéluctablement une diminution des créations d'emploi», a-t-elle dit. «Quand il y a moins d'activité, que les entreprises ralentissent la cadence, elles ne créent pas les emplois qu'elles auraient créés s'il y avait eu une forte cadence». Le taux de chômage, en diminution constante depuis trois ans, s'est stabilisé à 7,2% au deuxième trimestre en France métropolitaine, selon les derniers chiffres de l'Insee. Au cours de la même période, l'économie a détruit 12 200 emplois nets dans les secteurs principalement marchands, première baisse de l'emploi salarié depuis le premier trimestre 2004. Revenant sur la crise financière de ces derniers mois, Christine Lagarde a estimé qu'elle était à même de transformer le monde financier. Elle a réaffirmé, en outre, que l'impact de la faillite de Lehman Brothers sur les banques françaises serait limité. «Je ne crains pas un effet très négatif des suites de Lehman Brothers», a-t-elle dit. «Les banques françaises fonctionnent de manière très différente» et ont «une activité beaucoup plus diversifiée» que celle de leurs consoeurs américaines, a-t-elle fait remarquer.