Le groupe allemand Schaeffler annonce qu'il détiendra une majorité du capital de l'équipementier automobile Continental, son offre publique d'achat ayant reçu un accueil dépassant de très loin ses espérances, puisqu'il espérait initialement son échec. Schaeffler ne voulait pas prendre la majorité du capital de Continental, de peur de perdre certains avantages fiscaux en Allemagne et aux Etats-Unis, représentant des centaines de millions d'euros. Le franchissement du seuil de 50% nécessiterait, aussi, un coûteux refinancement de la dette de Continental. Schaeffler, un groupe familial non coté, spécialisé dans les roulements à bille, avait accepté le mois dernier de limiter sa part dans Continental à 49,9% et déclaré qu'il revendrait les actions excédentaires aux banques afin de les remettre dans le marché. Mais des actionnaires, représentant 82,41% du capital de Continental, ont apporté leurs actions à l'offre d'achat de Schaeffler, close le 16 septembre. Ces titres s'ajoutent à la participation de 7,78% que Schaeffler détenait déjà, a précisé ce dernier dans un communiqué, tout en soulignant que l'offre ne serait terminée qu'une fois reçues toutes les autorisations nécessaires des autorités de la concurrence. Schaeffler avait déjà pris le contrôle effectif de Continental, le mois dernier, en s'assurant le contrôle d'un tiers du capital du groupe, ouvrant la voie à la création du numéro trois mondial des équipements automobiles. Le groupe avait, ensuite, fait une offre sur Continental volontairement basse et destinée à échouer. Son plan a cependant fait long feu, la baisse générale des marchés financiers ayant fait tomber le cours de Bourse de sa cible sous le prix de 75 euros proposé. Schaeffler entend, à présent, revendre ses titres excédentaires de Continental à des banques, avec des placements graduels sur le marché dans les cinq prochaines années. Les banques ne seront pas autorisées à vendre ces titres à moins de 75 euros l'unité, sans le consentement de Schaeffler. Un porte-parole de ce dernier a refusé de préciser la suite des opérations et le prix que le groupe entend payer aux banques pour cette opération.