Tous les Algériens seront engagés à offrir au visiteur l'image d'un pays accueillant, hospitalier qui aura le grand honneur de recevoir l'élite du sport africain. Dans un peu moins d'une année, l'Algérie accueillera l'élite du sport continental lors d'une neuvième édition des Jeux africains pour lesquels le pays s'est engagé à relever un grand défi. Lorsqu'on s'apprête à recevoir près de 10.000 athlètes et leurs accompagnateurs sans compter les représentants de la presse et les nombreux invités, il faut savoir s'y prendre longtemps à l'avance pour que le rendez-vous soit marqué du sceau de la réussite. Il faut que l'Algérie sorte grandie de l'événement et il est du devoir de tous de mettre la main à la pâte pour que nos invités repartent chez eux, après la compétition, avec l'idée d'avoir vécu quelque chose d'exceptionnel. Treize années après son accession à l'indépendance, l'Algérie avait eu l'insigne honneur d'abriter la 7e édition des Jeux méditerranéens. 2000 athlètes concourant dans 18 disciplines avaient effectué le déplacement d'Alger. C'était une sacrée expérience. Pour ceux qui avaient vécu l'événement (dont votre serviteur) elle n'avait pas été un échec. Les organisateurs avaient été à la hauteur de la mission qui leur avait été confiée, et pour un pays africain qui n'avait que 13 ans d'indépendance, le pari, audacieux, avait été couronné de succès. Trois années plus tard, du 13 au 28 juillet 1978, la capitale algérienne accueillait les 3e Jeux africains (que votre serviteur a, également, couverts). Cette fois-ci ce furent 5000 athlètes représentant 45 pays qui firent le déplacement. «Blindée» par l'expérience des Jeux méditerranéens de 1975, l'Algérie avait su, une nouvelle fois, se mettre au diapason et répondre aux besoins d'une organisation sans cesse demandeuse de conditions plus ou moins optimales. Près de trente ans plus tard, notre pays s'est lancé dans un autre challenge en acceptant d'organiser la 9e édition des Jeux africains qui auront lieu dans la majorité de sites retenus pour l'édition de 1978. Mais cette fois-ci les choses ont énormément changé et rendent la mission hautement difficile et délicate puisqu'il va falloir s'occuper de plus de 10.000 athlètes et accompagnateurs. Une véritable ville à laquelle il faudra garantir le confort de l'hébergement, du transport, de la restauration mais aussi les conditions adéquates pour bien se préparer et concourir. C'est un défi qu'il va nous falloir relever et que nous serons obligés de réussir pour que cela puisse bénéficier à l'image de notre pays. Nous étions en Allemagne dernièrement pour couvrir la Coupe du monde et l'on a senti chez les Allemands le souci de donner à l'événement le cachet d'une fête. Ils ont parfaitement réussi leur affaire avec des foules en liesse et une ambiance hors du commun pour le plus grand bien d'un pays qui aura eu l'insigne honneur d'avoir abrité l'une des Coupes du monde les mieux organisées de l'histoire. D'aucuns diront que l'Algérie ne dispose pas des moyens de l'Allemagne, cela ne saurait placer les organisateurs de l'événement de 2007 dans un esprit de défaitisme. Il leur faut aller de l'avant et il est nécessaire que chaque Algérien sache, de son côté, les soutenir dans une entreprise qui engage le prestige du pays. En 1975, on disait bien que notre pays se «casserait les dents» car «trop jeune et trop tendre» pour accueillir les Jeux méditerranéens. Il avait répondu de la meilleure manière qui soit en organisant des joutes qui s'étaient déroulées sans aucune anicroche dans des stades et des salles bondés. L'organisation de l'édition de 2007 comporte des difficultés qui ne sauraient être insurmontables. Mais pour cela il faudra s'armer de volonté mais surtout ne rien laisser au hasard. La précipitation de dernière minute, voilà le grand ennemi. Cette précipitation dans laquelle on se lance soit pour rattraper un retard, soit pour corriger une ou des erreurs. Le mieux serait, donc, d'éviter ce genre de situation en respectant, autant que faire se peut, le calendrier de préparation des joutes. On sait qu'il y a deux ans, l'Algérie a abrité une édition des Jeux sportifs arabes. C'est, à peu près, le même Comité d'organisation qui va s'occuper des Jeux africains. On peut, donc, affirmer que les Jeux arabes ont constitué une bonne occasion pour se tester. Les erreurs constatées à cette période-là ne devraient plus avoir droit de cité pour les joutes africaines. On pense notamment aux équipements destinés aux fédérations sportives algériennes qui n'avaient presque pas été associées à l'achat du matériel et qui, pour certaines d'entre elles, n'ont reçu ce matériel....qu'après les Jeux arabes. Il y a aussi tous les équipements qui ont servi à rénover les sites des compétitions. A cette occasion, l'Algérie s'est dotée d'un matériel très sophistiqué dont on espère qu'il a bénéficié d'un entretien très poussé car il serait malheureux d'investir de nouveau dans l'achat d'équipements faits pour durer 10 ans et plus. Il ne faut pas que notre pays soit pris pour une «vache laitière que l'on trait sans retenue». A ce sujet on peut se demander si le choix de doter le stade du 5-Juillet de sièges individuels est une bonne idée. On va refermer le stade pour le retaper en vue des Jeux africains. On prend, déjà, le pari que les nouveaux sièges qui seront installés sont appelés à subir le vandalisme des supporters dès que le stade sera rouvert pour nos «footeux». L'essentiel, aujourd'hui, est de croire en la réussite du rendez-vous de 2007 mais pour cela il est important que les organisateurs bénéficient du soutien des institutions de l'Etat et que leur soient évitées les tracasseries administratives propres à la bureaucratie algérienne. Les Jeux, ce n'est pas l'affaire de certains mais celle de tous les Algériens qui voudront offrir au visiteur l'image d'un pays accueillant, hospitalier qui aura le grand honneur de recevoir l'élite du sport africain et sa jeunesse.