Le 5 octobre n'est pas oublié, L'AVO 88 est toujours là pour le rappeler à chaque anniversaire. Ces évènements tragiques qui ont secoué le pays, il y a de cela vingt ans l'ont transformé, et lui ont fait changer de cap. Il n'est pas utile de polémiquer sur les circonstances qui y ont concouru et dont certains évoquent la manipulation. Dès lors, une question cruciale reste non élucidée à ce jour. Quel statut pour les victimes ? Des victimes, dont le nombre dépasse le millier. L'événement est commémoré partout avec l'édification de stèles sans lendemain, notamment pour les nombreux blessés graves, certains invalides qui attendent des soins et la revalorisation de leurs indemnités calculées à base d'un Smig à 2 400 dinars. A Béjaïa nombreux attendent toujours cette décision tant humaine que politique pour une véritable prise en charge. Certains traînent des blessures handicapantes, d'autres ont encore des balles dans le corps, et tous attendent un peu plus de ce que leur fournit la Cnas. Une stèle a été érigée à la mémoire de Deba, Kheloufi, Bouaoudia, Temassine et Ouari tous décédés, mais d'autres attendent que cette bougie géante érigée sur l'esplanade de la maison de la Culture s'allume pour eux. Après 20 années d'attente. Ils sortiront en ce 5 octobre pour se rappeler leurs amis, mais aussi pour crier haut et fort leur ras-le-bol après 20 ans d'oubli.