Les dissensions entre les partis formant l'alliance présidentielle, le FLN, le RND et le MSP, sont telles que ceux-ci n'arrivent pas à accorder leur violon à l'approche de l'annonce de la révision de la Constitution. Une petite guéguerre de leadership oppose ces formations politiques qui soutiennent le programme présidentiel mais qui n'arrivent pas à s'entendre sur une stratégie commune en vue de faire campagne pour la dite révision. Ces dissensions sont apparues au grand jour lorsque le FLN, agissant en solo, a appelé à amender la loi fondamentale du pays. Une sortie qui a attiré le courroux de Ouyahia, le chef de file du RND, qui au départ s'était catégoriquement opposé à cet amendement. Une position qui lui a d'ailleurs valu son poste de chef du gouvernement. Depuis, Ouyahia a changé de cap en apportant un soutien indéfectible à la reconduction du président Bouteflika pour un autre mandat. Quant à la position du MSP, elle reste toujours ambiguë du fait que ce parti a, il n'y a pas si longtemps, fait face à une profonde discorde dans ses rangs. Mais, à ne pas en douter, ce dernier se rangera du côté de ses deux frères ennemis. Depuis l'annonce par Ouyahia de la révision de la Constitution , à l'occasion de la tenue du conseil national du RND, les choses n'ont pas évolué d'un iota. Alors que tous les observateurs de la scène politique nationale s'attendaient à une rencontre qui aboutira à l'adoption d'une stratégie commune dans la perspective d'affronter cette importante échéance, les reports à répétition de ce rendez-vous laisse entrevoir une véritable bataille à peine voilée dont les contours ne seront connus que lorsque ces trois partis se mettront autour d'une table afin de régler leurs différends. Mais à croire Seddik Chiheb, le président de la fédération d'Alger du RND, aucune réunion de l'alliance n'est prévue durant ce mois d'octobre. Ce qui laisse supposer que les partis les plus représentatifs à l'APN n'arrivent toujours pas à dégager un ordre du jour consensuel alors que la date de la présentation du projet de l'amendement de la Constitution devant le parlement approche à grands pas si bien sûr celui-ci ne sera pas soumis à la voie référendaire. Chose peu probable si l'on tient compte du peu de temps qui nous sépare de l'élection présidentielle. Cela étant, il est maintenant certain que les trois frères ennemis butent sur un point essentiel qui les empêche jusqu'à l'heure actuelle de se rencontrer en vue de mobiliser leurs troupes pour affronter cette échéance. Les dividendes politiques sont si importants qu'aucune des trois formations politiques n'acceptent de jouer un rôle de figurant. En tout état de cause, le FLN, le RND et le MSP, partis de l'alliance présidentielle, de plus en plus pressés par le temps, ont intérêt à se hâter afin de s'entendre sur la marche à suivre s'ils ne veulent pas qu'ils soient court-circuités par certaines formations politiques qui se bousculent au portillon pour apporter leur soutien à un troisième mandat pour Bouteflika.