Divergences n Encore une fois, les partis de l'alliance présidentielle ne sont pas parvenus à accorder leurs violons autour d'une question aussi sensible que celle de la prorogation du délai de mise en application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Alors que le FLN s'est dit favorable à sa prorogation, car pour son secrétaire général, «la réconciliation ne peut pas être limitée dans le temps», le MSP, lui, s'est montré opposé à cette éventualité sous prétexte que les délais sont faits pour être respectés, non sans préciser, il est vrai, qu'il ne faut pas pour autant «fermer les portes de la rahma». Cette position est aussi celle du RND pour qui «les délais impartis par les pouvoirs publics à la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale n'ont pas besoin d'être prolongés», comme l'a déclaré récemment son porte-parole, Miloud Chorfi. Malgré les tentatives des responsables des trois partis de minimiser l'ampleur des divergences qui subsistent entre eux, il faut dire que le consensus est loin d'être le maître-mot de l'alliance présidentielle. En effet, ce n'est pas la première fois que le FLN, le RND et le MSP se retrouvent diamétralement opposés dans leurs positions par rapport à des questions politiques d'une extrême importance. A ce propos, l'on se souvient encore du fossé qui s'était creusé entre le RND et le MSP au lendemain de la publication de la première version du projet de révision du Code de la famille, ou encore du profond désaccord apparu entre le RND et le FLN autour de l'augmentation des salaires et de la révision de la Constitution. Il a fallu, à chaque fois, l'intervention du Président de la République pour trancher et sauver l'alliance d'un effritement certain. Cela a fait dire à beaucoup que sans le chef de l'Etat, l'alliance présidentielle serait morte et enterrée depuis un bon bout de temps déjà. Quoi qu'il en soit, les prochaines législatives risquent de creuser davantage le fossé qui sépare les trois formations politiques qui la composent. Les ambitions — du reste légitimes — des uns et autres sont à même de peser de tout leur poids sur l'alliance conclue entre le FLN, le RND et le MSP. Ce dernier tente, d'ores et déjà, de se distinguer, voire de se démarquer de ses partenaires en appelant, entre autres, à «la protection et à la réhabilitation de la couche sociale moyenne» ainsi qu'à «la révision de la la politique sociale» dans notre pays. Dans le même ordre d'idées, le président du parti, Boudjerra Soltani, ne s'est pas empêché d'affirmer que l'augmentation des salaires décidée par le Président de la République «reste insuffisante». C'est dire que le MSP reste toujours fidèle à sa fameuse politique «un pas dans le pouvoir, un pas dans l'opposition».