Confrontés à la crise financière, les constructeurs automobiles ont multiplié les lancements de nouveaux modèles et les annonces technologiques pour séduire le grand public, attendu à partir de samedi au Mondial de l'Automobile à Paris. Malgré la crise, le rendez-vous de Paris, plus important salon automobile en nombre de visiteurs, reste l'occasion pour les grands constructeurs de dévoiler leurs principales nouveautés, à l'image des Renault Mégane, Citroën C3 Picasso, Peugeot 308 CC, Ford Ka, ou de la plus exclusive Ferrari California. Ils y font aussi la démonstration de la créativité de leurs designers avec des concept-cars qui renouvellent l'image de la voiture comme la Mazda Kiyora, ou les Renault Ondelios et Citroën GT, qui perpétuent le rêve automobile. Le durcissement en vue des législations sur les émissions de CO2 et les préoccupations environnementales se traduisent par une pléiade de prototypes de véhicules électriques et une offre croissante de voitures hybrides. Un mouvement qui a été salué lors de sa visite au salon par le Premier ministre français François Fillon, qui a donné un coup de chapeau aux efforts des constructeurs français en la matière. «Je suis heureux de voir que les constructeurs français investissent à fond dans les véhicules de demain, dans les nouveaux modes de motorisation, dans les nouveaux matériaux», s'est-il félicité vendredi. Pour François Fillon, un passionné d'automobile, «il est très encourageant pour les Français de savoir que leur industrie automobile, malgré une crise qui est sérieuse, se défend et prépare l'avenir». Il a visité les stands de Peugeot, Citroën, Renault ou encore Michelin, accompagné des patrons de PSA et Renault, Christian Streiff et Carlos Ghosn. Sur les quelque 90 nouveautés présentées au Mondial, près d'un tiers sont des «voitures propres» et contiennent «un peu à beaucoup d'électrique», constate François Roudier, du Comité des constructeurs français automobiles (CCFA). Des grands noms comme l'allemand Daimler et d'autres moins connus comme l'équipementier français Heuliez ou le groupe Bolloré allié à l'italien Pininfarina dévoilent des modèles tout électriques, sans compter les prototypes comme le Z.E. Concept de Renault ou le C-Cactus de Citroën. Les hybrides sont aussi au centre de toutes les attentions, avec des constructeurs comme Honda qui espèrent bien contester à Toyota sa suprématie sur le secteur. De son côté, le manufacturier de pneumatiques Michelin a dévoilé son «active wheel», une roue intégrant un moteur électrique miniaturisé et qui équipe déjà des prototypes des constructeurs Heuliez et Venturi. Ces nouveaux produits suscitent la convoitise des équipementiers qui y voient un relais de croissance alors que les marchés sont mis à mal par la crise financière. Pour l'heure, les constructeurs ne se risquent pas à des pronostics pour 2009, admettant ne pas pouvoir mesurer aujourd'hui l'impact et la durée de la crise. «Les marchés ont été très déprimés au cours des trois mois qui viennent de s'écouler et nous n'avons guère de visibilité», a reconnu le patron de Michelin Michel Rollier. «On est dans un environnement difficile. C'est une situation extrêmement sérieuse», a confirmé le patron de l'équipementier Valeo Thierry Morin. Le patron de Valeo Thierry Morin a avancé vendredi le chiffre de 17 millions de véhicules hybrides en 2013 contre 1,1 million aujourd'hui, autant de clients potentiels pour son système de micro-hybridation.