Depuis une dizaine de jours, l'université de Boumerdès est l'otage de certains étudiants qui n'ont pas trouvé mieux pour faire valoir leurs revendications que de barrer les entrées des campus à leurs camarades. Ainsi, après le campus sud où la faculté des sciences, et précisément le département de mathématiques et d'informatique, a vu son accès «fermé» par une poignée d'étudiants qui protestaient contre les notes et le système LMD, notamment la question des crédits dont ils se prétendaient être lésés, ce fut le tour, en ce début de semaine, du campus central. Et là, c'est contre le retard de l'affichage des résultats ainsi que celui du début des cours que les étudiants protestaient en procédant à la fermeture pure et simple des accès des facultés des hydrocarbures et des sciences économiques et de gestion. Hier, c'était le cas du campus nord au niveau de l'ex-INGM où la situation était bloquée au double sens littéral et figuré. Les motifs sont identiques. Le reste des étudiants, la majorité, assiste impuissant face à ces fermetures, mais affichant sa désapprobation à propos de ces méthodes qui sanctionnent toute la famille universitaire pour des histoires de quelques points par-çi ou par-là. A n'y rien comprendre ! Les universités, les unes après les autres, – puisque celles d'Alger et d'ailleurs ne sont pas mieux loties – sont secouées par des mouvements de contestation provoqués, souvent, par une poignée d'éléments. L'UGEL n'est souvent pas loin, et on se rappelle des menaces d'organisations estudiantines, sous le sceau de la protesta, contre le système LMD. C'est sûrement de ce côté-là, surtout, qu'il faut entrevoir la toile de fond du «malaise universitaire». Toutefois, avec la peur de l'avenir, le chômage comme spectre, la course pour les notes est devenue une obsession chez des étudiants dont «la fin justifie les moyens». Le cas de Mostaganem n'est pas si loin que ça, sauf que cela revêt d'autres formes moins dramatiques qu'un meurtre, mais tout aussi condamnables contre l'éthique universitaire, et encore plus, humaine.