Le Fonds monétaire international, l'Union européenne et la Banque mondiale sont venus mardi au secours de la Hongrie, dont l'économie a été mise à mal par la crise financière, en apportant des prêts pour un montant total de 20 milliards d'euros. Sur ce montant, 12,5 milliards d'euros ont été promis par le FMI, 6,5 milliards d'euros par l'UE, et un milliard d'euros par la Banque mondiale, a annoncé le FMI dans un communiqué mardi soir. Le Fonds a ainsi révélé le montant du prêt que la Commission européenne avait indiqué plus tôt dans la journée être en train de finaliser, et qui devait être soumis à des conditions qui n'ont pas été précisées à ce stade. L'aide européenne sera la première de ce type à être accordée à un Etat membre de l'Union européenne depuis le soutien à l'Italie au début des années 1990. Cette mesure a été décidée «en coordination avec le FMI afin de renforcer la soutenabilité de la balance des paiements hongroise», ont précisé la présidence française du Conseil Ecofin et la Commission européenne dans un communiqué conjoint publié mercredi à Paris. Le FMI a annoncé «accord de confirmation pour un prêt de 17 mois», procédure qui autorise un Etat-membre à puiser dans le Compte des ressources générales du Fonds pour affronter un déséquilibre temporaire de ses finances. Ce prêt «pourrait être soumis à l'approbation du conseil exécutif début novembre conformément aux procédures d'urgence du Fonds», a indiqué l'institution multilatérale. Les conditions du prêt de la Banque mondiale, exceptionnel pour un pays que l'institution considère comme «dans la tranche haute des pays à revenu moyen», n'ont pas été précisées. Le pays a été frappé de plein fouet par la crise financière internationale avec la chute de sa devise, le forint, l'effondrement de son marché boursier, une crise de confiance des investisseurs internationaux dans son économie et de graves problèmes de liquidités de ses banques. Son premier ministre, Ferenc Gyurcsany, affirmait mardi que le produit intérieur brut devrait se contracter de 1% en 2009. Dimanche, le directeur général du FMI avait promis une «aide financière substantielle», quatre jours après un brusque relèvement par la Banque centrale de son taux directeur, de 8,5% à 11,5%, pour enrayer la descente du forint. M. Strauss-Kahn a précisé mardi que la Hongrie avait «développé un ensemble complet de mesures qui (allait) solidifier la stabilité à court terme de l'économie et améliorer son potentiel de croissance à long terme». «Il est à la fois conçu pour restaurer la confiance des investisseurs et alléger les tensions connues ces dernières semaines sur les marchés financiers hongrois», a poursuivi M. Strauss-Kahn. «En particulier, cet ensemble inclut des mesures pour maintenir une liquidité adéquate en monnaie locale et étrangère, ainsi que de hauts niveaux de capitalisation, pour le système bancaire. D'importantes mesures dans le domaine budgétaire réduiront les besoins de financement du gouvernement et assureront la soutenabilité de la dette à long terme», a-t-il rapporté. Budapest a déjà mis en place un plan d'austérité qui a permis de ramener son déficit budgétaire de 9,2% du PIB à 5% en 2007. La Hongrie devient le troisième pays à obtenir un prêt du FMI pour affronter les conséquences de la crise financière, après l'Islande qui s'est vu promettre vendredi un prêt de 2,1 milliards de dollars (1,65 milliard d'euros) et l'Ukraine qui s'est vu promettre dimanche 16,5 milliards de dollars (13 milliards d'euros). Le FMI discute avec d'autres pays auquel il pourrait également apporter son aide: le Pakistan et le Belarus. Il a en revanche démenti mardi négocier avec la Roumanie.