Les conflits opposant les syndicats autonomes entre eux ne semble pas connaître son épilogue. Au moment où les syndicats autonomes de la Fonction publique, au nombre de neuf et qui relèvent des deux secteurs de l'éducation et de la santé ont décidé de déclencher une grève générale de trois jours à partir d'aujourd'hui, ceux de l'éducation, qui ont, rappelle-t-on, signé un préavis de grève, ont annoncé, à la dernière minute dans un communiqué commun, vendredi dernier, de suspendre leur mouvement de grève. En effet, les trois syndicats de l'éducation, à savoir le Syndicat national indépendant des travailleurs de l'éducation et de la formation (Stiefel) et la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (flûte) ont décidé de suspendre le mouvement de grève auquel a appelé la Coordination nationale des syndicats autonomes à partir du 9 jusqu'au 11 novembre prochain. Ce gel est motivé par les derniers développements survenus sur la scène syndicale, notamment les mouvements de protestation et le non-respect du règlement intérieur de la corporation et de la déontologie de l'action syndicale. Contacté hier par nos soins, le St de la Stone, M. Abdelkrim Boudjenah, a, du coup, fustigé le syndicat autonome de l'éducation UMPEF d'être derrière les conflits qui barrent la route à la réussite du combat commun lancé par les syndicats autonomes. «Nous refusons catégoriquement de mener un mouvement de protestation dont le seul objectif est de satisfaire des intérêts personnels de ses organisateurs», a tonné M. Boudjenah qui ajoute que la démarche suivie par son syndicat autonome de faire geler la grève d'aujourd'hui n'est pas fortuite, mais elle a été motivée par le constat établi de tentative de manipulation des enseignants au prétexte d'accéder à leurs revendications, sachant que lesdites revendications ne figurent pas dans le préavis de grève transmis au ministère de l'éducation. «La manipulation, affirme-t-il, ne sert pas les intérêts des travailleurs du secteur mais agit à l'encontre de l'action syndicale unifiée à laquelle nous aspirons ont souligné les syndicats.» Par ailleurs, les syndicats autonomes de la Fonction publique relevant du secteur de la santé et de l'éducation observent à partir d'aujourd'hui trois journées de protestation durant lesquelles ces syndicats autonomes essayent tant bien que mal de faire pression sur les pouvoirs publics afin d'arracher leurs droits et répondre aux revendications légitimes des travailleurs de la Fonction publique. Les syndicats autonomes réunis autour de la coordination, faut-il le rappeler, rejettent catégoriquement le statut général de la Fonction publique et la nouvelle grille des salaires. Leurs revendications tournent autour de la défense du pouvoir d'achat des travailleurs, l'exigence d'une revalorisation du point indiciaire et la défense des libertés syndicales. Ce mouvement de protestation, s'est insurgé le porte-parole de la coordination, Mélanie merrain, lors d'une conférence de presse, a été imposé par les pouvoirs publics qui continue de tourner le dos aux revendications des syndicats autonomes : «Toutes nos tentatives de régler les problèmes des fonctionnaires auprès des ministères concernés ont été vaines.» Pourquoi ce silence et cette fuite en avant devant les doléances des syndicats autonomes, s'interroge le porte-parole de la coordination qui ne cesse de réitérer que «la balle est dans le camp des pouvoirs publics» pour mettre fin à cette situation.