Les prix de la plupart des produits alimentaires ont fortement augmenté entre octobre et novembre, beurre, produits laitiers, viandes rouges et blanches, œufs, pâtes, céréales, légumes secs, produits détergents, gaz butane, etc., ont connu une envolée spectaculaire qui se situe entre 25 et 60%. Les prix des produits alimentaires qui ont connu une augmentation sensible au chef-lieu constituent les principaux produits de grande consommation. Cette récente majoration des prix décidée par les différents intervenants dans le secteur de la distribution s'est répercutée dangereusement dans les daïras et communes avoisinantes, qui brillent durant toute l'année par l'absence des éléments de la direction de la concurrence et des prix. Les détaillants accusent les grossistes qui accusent, à leur tour, les industriels qui jouent à la spéculation, le tout enveloppé dans des accusations mutuelles grotesques qui en dit long, où certaines hausses des tarifs ne sont pas justifiées. Au niveau de la localité de Maoussa, à l'exemple des autres communes, où la plupart des commerçants et autres épiciers du coin qui se sont arrogés la responsabilité de la flambée des prix, pointent du doigt les grossistes et autres livreurs ambulants qui refusent de délivrer, selon eux, des factures. «Nous sommes des otages de la mainmise des grossistes qui ont le bras long, qui soufflent le froid et le chaud. Le prix des œufs a augmenté sans commune mesure pénalisant ainsi le consommateur à faible revenu. La livraison du gaz butane au détaillant est souvent monnayée, principalement en saison hivernale, et dont nous sommes obligés de répercuter les prix pratiqués par des intouchables aux malheureux citoyens. De plus, c'est la liberté des prix, écrivez ce que vous voulez !», dira un commerçant de la commune de Maoussa. Cette constatation de la liberté des prix, dite «libre» est devenue une mode, pose toute la problématique du secteur privé dans notre pays. S'il est vrai qu'on ne peut pas mettre tous les privés dans le même panier, il faut faire une différence entre l'honnête commerçant et l'affairiste sans foi ni loi. La réalité est là, pour nous rappeler que cette situation d'anarchie doit être attentivement revue et corrigée par l'Etat. Le droit de regard s'impose devant l'absence de l'Etat via les responsables de la Direction de la concurrence et des prix sur le terrain de cette réalité amère, à l'instar des autres wilayas du pays. Visiblement, on a affaire à un fléau difficilement contrôlable, dur à freiner. Mais ce qu'il y a lieu de constater, c'est qu'on ne s'interroge pas du tout, ou bien trop peu, sur son origine. A qui réellement incombe la faute ? Sûrement pas au consommateur ni au fellah, tous deux se voyant exclus du processus de détermination des prix, à l'exemple des pays qui se respectent. Ces flambées de prix observés ces derniers temps découlent en fait d'un mécanisme de spéculation propre au fonctionnement dit libre du marché. «Le respect des seuils fixés par les règlements n'est plus en vigueur», vous font remarquer volontiers les détaillants. Et c'est vrai qu'ils n'ont pas toujours tort quand ils incriminent les services de contrôle si prompts à n'exercer leurs prérogatives que vis-à-vis des «petits» commerçants qui sont souvent obligés de répercuter mais en tirant de substantiels profits, il faut le dire, des marges illicites que s'octroient chichement les barons de la spéculation et des rétentions de stocks. Dès lors, ce mal tant critiqué n'a cessé de prendre des proportions alarmantes. De jour en jour, beaucoup de monde s'est mis à ce trafic légalisé par l'impuissance des services de contrôle que l'on signale dans ce contexte. Aussi, le marché des œufs, où par on ne sait quelle alchimie, on est passés de l'excédent à la pénurie, passant de six (6) dinars à 15 dinars pièce, dans la commune de Maoussa. Il paraît, selon les informations que nous avons recueillies auprès des personnes dignes de foi, ce serait les producteurs qui, dans l'impossibilité de conserver leur production, auraient résolu la question en égorgeant les... poules pondeuses. La aussi, l'intérêt individuel et l'appât du gain facile ont primé. Actuellement, au chef-lieu de la wilaya, la tentative des autorités de réglementer le marché hebdomadaire, communément appelé Trig El-Oued, en donnant un coup de balai aux divers jeunes revendeurs à la sauvette qui écument le site en question, a été très mal acceptée par la majorité de la population, dites «catégories sociales défavorisés», qui s'approvisionnaient directement du marché de Trig El-Oued. L'impact de juguler le marché par la répression a vidé complètement le marché et les fruits et légumes se font rarissimes, où seul quelques magasins de fortune qui ont été ouverts en cette pénible circonstance, pratiquent des prix électriques, loin des petites bourses, smicards et autres catégories sociales défavorisées. «Les prix ont triplé, la consommation des fruits se cantonne dans le rang de l'aliment de luxe. Il n'est plus question d'étendre le plaisir d'un repas au dessert quand l'orange oscille entre 70 et 100 dinars, la poire et la pomme culminent à 120 et 150 dinars ! Actuellement, au marché de Trig El-Oued, après cette chasse aux petits revendeurs à la sauvette, les étalages arrogants par les prix qu'ils affichent, ou les couffins maigres qui retournent désespérément... vides à la maison. «Pourquoi ces petites bourses n'auraient-elles pas droit aux beaux étalages ? Qui veut affamer la population au niveau local ? Qui sont derrière ce mauvais temps pour les ménagères ?» s'insurge la majorité des citoyens rencontrés dans ce marché des ventres creux. En attendant mieux, le citoyen voit son portefeuille se dégonfler comme un ballon de baudruche. Des pères de famille sourcilleux, des ménagères éreintées par les incessants va-et-vient à travers les étals des marchés à la recherche de produits à des prix abordables, nous ont franchement exprimé leur inquiétude devant cette spirale des prix aux conséquences incalculables au niveau local. Les ménages lésés dans leur pouvoir d'achat durant cette période d'hiver par les divers protagonistes de cette affaire du marché hebdomadaire, espèrent une amélioration immédiate. N'est-il pas vrai que quand les responsables se font servir par des camions entiers de fruits et légumes, les citoyens sont tous nus !