Dans son intervention, hier, sur les ondes de la Chaîne III, Michel Verger, le vice-président de l'Association des vétérans des essais nucléaires (AVEN), a levé le doute sur tout ce qui a été rapporté par la presse algérienne faisant état de l'indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires de Reggane, dans le grand Sud algérien. Si les Polynésiens sont sûrs de l'être, il n'en est pas ainsi pour les Algériens inexplicablement exclus dans le nouveau projet de loi sur la question. Ce projet de loi, qui devait être présenté devant le Parlement français, indique que les indemnisations toucheront les personnes civiles et militaires victimes de ces essais sans pour autant spécifier que les Algériens le seront. L'association en question se bat justement pour que toutes les victimes, polynésiennes soient-elles ou algériennes, soient traitées de la même manière. A ce titre, Michel Verger a indiqué que son association a rencontré, hier, le ministre français de la défense, Hervé Morin, et a réussi à lui arracher l'accord portant «la présomption de lien entre les maladies des vétérans et des populations, et leur présence sur les sites d'expérimentation nucléaire». C'est-à-dire la présomption de lien entre les maladies des vétérans et des populations, et leur présence sur les sites d'expérimentation nucléaire. A en croire Michel Verger, les Algériens le seront probablement surtout qu'une autre rencontre entre son association et le ministre français de la Défense est prévue dès le début de l'année prochaine. Ce qui pourrait faire avancer les choses et rétablir les victimes algériennes dans leur droit. Il faut que ce projet de loi, très mal interprété d'ailleurs par la presse algérienne, n'a pas laissé indifférents les officiels algériens dont le secrétaire général de l'ONM, Saïd Abadou, qui, lors du colloque sur Amara Laskri qui s'est déroulé à El-Tarf, l'a qualifié «d'injuste ». L'association AVEN ne compte pas s'arrêter en si bon chemin si l'on sait que son long combat, qui a duré plus de 40ans, a été couronné de succès mais celui-ci demeure insuffisant si nos compatriotes ne seront traités sur un pied d'égalité que les victimes d'outre-Manche. Ce contentieux, qui vient se greffer à tant d'autres problèmes qui restent toujours en suspens entre l'Algérie et la France, pourrait bien trouver son épilogue si l'Etat algérien se met de la partie en exigeant des réparations à même de clore définitivement cet épineux dossier. Il faut rappeler que 11 essais se sont ainsi déroulés après l'indépendance du 5 juillet 1962 et ce, jusqu'en février 1966. En 1967, le ministère français de la Défense a assuré que les sites ont été rendus aux autorités algériennes après démontage des installations techniques, nettoyage et obturation des galeries. La visite d'un groupe de militants antinucléaires français montre que les sites sont en libre accès et restent truffés de débris métalliques. Un désaveu qui en dit long sur les intentions de l'Etat français à occulter ces crimes dans notre pays.