L'indignation contre les essais nucléaires français dans le Sud algérien le 13 février 1960 ne vient pas uniquement des Algériens mais aussi des Français, à l'image du président de l'Association des vétérans des essais nucléaires dans le Sahara algérien (Aven), Michel Verger. Cet ancien militaire français, qui a indiqué avoir participé à un essai nucléaire le 13 février 1960, dont la puissance faisait quatre fois celle de Hiroshima, a qualifié les essais nucléaires français en Algérie de «riminels»et de «coloniaux». Il n'y a aucune volonté politique de la France d'en finir avec ce dossier et d'indemniser les victimes des essais nucléaires. S'exprimant devant la presse en marge du 2e Colloque international sur les explosions nucléaires dans le Sahara algérien, Michel Verger a regretté son appartenance à un pays qui pratique l'art de taire la vérité. J'ai assisté aux deux premières explosions, raconte-t-il. «La première était terrible, nous étions couchés sur le sol et nous avions reçu l'ordre de nous lever après la fin de l'explosion et, malgré les yeux fermés, nous avions vu son éclair. Alors, imaginez la réaction de la population de Reggane, qui, sans avoir été prévenue, avait vu cet éclair sans prendre de précautions», a-t-il déploré. Il a indiqué que pas moins de 5 000 personnes étaient victimes de ces essais, qui ont coûté la vie à beaucoup de personnes. L'ancien militaire français a qualifié l'arme nucléaire d'arme de génocide et non pas de guerre du moment qu'elle met en péril l'existence de l'homme sur terre.