Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé, vendredi, des jours «difficiles» pour l'économie espagnole en 2009, tout en affirmant que le pays était assez «solide» pour affronter la crise économique mondiale. Lire la suite l'article «Il faut savoir que nous vivons, actuellement, les moments les plus difficiles et les plus graves» de cette crise économique et «2009 sera une année difficile», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse faisant le bilan de son action gouvernementale en 2008. Ces déclarations pessimistes concordent avec les prévisions des experts, selon lesquels l'économie espagnole est déjà entrée en récession, au quatrième trimestre 2008, et pourrait subir un recul de 1,5% de son PIB en 2009. Le taux de chômage pourrait ,en outre, fortement progresser, passant d'environ 8% en 2007, et 11,3% au 3e trimestre 2008, à près de 16 % de la population active en 2009, selon le bureau d'études économiques des Caisses d'Epargne. Interrogé à ce sujet, vendredi, M. Zapatero a souligné que l'engagement en vue du «plein emploi» en Espagne (taux de 4 ou 5%) qu'il avait pris pendant sa dernière campagne électorale, début 2008, était un simple «objectif» difficile à réaliser d'ici à la fin de la législature, en 2012. L'opposition de droite a accusé, ces derniers mois, le chef du gouvernement socialiste de n'avoir pas pris, assez vite, la mesure de la crise économique qui s'annonçait, marquée par un effondrement du secteur immobilier, moteur de la croissance espagnole depuis 10 ans. M. Zapatero a affirmé, vendredi, que la «principale tâche» de son gouvernement serait d'affronter, au cours des prochains mois, cette «grave crise mondiale qui affecte, aussi, l'Espagne». Il a rappelé les mesures fiscales et sociales en faveur des familles et des entreprises, totalisant 16 milliards d'euros en 2008 et 2009, ainsi que la mise en place d'un plan d'investissements et de travaux publics de quelques 33 milliards d'euros. Selon le chef du gouvernement, l'Espagne a «une des économies les plus solides du monde» et va, «sans aucun doute», se redresser, une fois le pire de la crise passé, peut-être à partir de la fin 2009. M. Zapatero a indiqué qu'il allait, à nouveau, rencontrer les banquiers espagnols, en janvier, pour les inciter à ouvrir davantage les robinets du crédit, alors que l'Etat espagnol a garanti les prêts interbancaires à hauteur de 100 milliards d'euros en 2009. Il a, aussi, annoncé une hausse de 4% en 2009 du salaire minimum espagnol, qui va passer à 624 euros, ainsi qu'une augmentation moyenne de 6% des retraites. Le ministère de l'Economie a confirmé, vendredi, qu'il y avait eu, au quatrième trimestre 2008, une «accentuation de l'affaiblissement» de l'activité économique, qui avait déjà reculé de 0,2%, au 3e trimestre en Espagne. Le chef du Parti Populaire d'opposition, Mariano Rajoy, a réaffirmé, vendredi, que M. Zapatero était «incapable» de faire face à la crise, rappelant que l'Espagne était le pays de l'Union européenne qui avait perdu le plus d'emplois, depuis le début de l'année (près de 800 000 chômeurs supplémentaires, à près de 3 millions fin novembre).