Le président Barack Obama a pressé le mouvement vendredi pour résoudre une crise économique qui réclame d'agir "rapidement", et ne pas décevoir en querelles politiques les espoirs placés en lui par les Américains pour lesquels il s'agit d'une priorité absolue."Nous faisons face à une crise économique peut-être sans précédent, à laquelle nous devons répondre, et répondre rapidement", a dit M. Obama qui recevait à la Maison Blanche les plus hauts dirigeants de sa majorité démocrate et de son opposition républicaine. Au coeur des discussions figurait un gigantesque plan de relance que M. Obama veut faire adopter d'ici au 16 février pour relancer une économie qui traverse l'une de ses pires crises et pour sauver ou créer trois ou quatre millions d'emplois. Or ce plan, dont l'idée reçoit une large approbation de la part des Américains selon les sondages, rencontre la résistance des républicains. En l'état actuel des projets des parlementaires démocrates, le plan représenterait un effort de plus de 800 milliards de dollars. Il s'agirait de déductions fiscales, de dépenses dans des chantiers publics comme les ponts et les routes, et d'aides aux gouvernements locaux pour des programmes de santé par exemple. Après leurs défaites électorales, les républicains sont mal placés pour bloquer les projets de M. Obama et des démocrates. Mais la volonté de M. Obama de rallier la plus large majorité derrière le plan de relance leur permet de se faire entendre. Selon un récent sondage pour la chaîne CBS et le quotidien The New York Times, 60% des Américains considèrent l'état de leur économie et le chômage comme les problèmes les plus importants auxquels leur pays est confronté, très loin devant la guerre en Irak (3%). M. Obama, qui a fait de la crise sa toute première priorité, s'est ainsi employé à donner l'image d'une administration attaquant le problème à bras-le-corps. Il lui a aussi fallu pratiquer un exercice délicat consistant à inspirer le sentiment d'urgence, sans paraître céder à la précipitation. Il a inauguré jeudi une réunion d'information quotidienne sur l'économie avec ses conseillers. "Franchement, les nouvelles ne sont pas bonnes", a dit M. Obama en présence des dirigeants du Congrès. Il a reconnu des "divergences" sur les détails du plan de relance, mais, selon lui, tout le monde est d'accord sur l'ampleur de la crise. "Et il me semble que nous sommes dans les temps" pour tenir l'échéance du 16 février, a-t-il dit. Les dirigeants républicains ont exprimé leur soutien au principe d'un plan et se sont dits confiants dans le fait que cette échéance serait tenue. Mais, dans ce qui s'apparente à un nouvel épisode de la querelle fondamentale entre républicains et démocrates sur le rôle de l'Etat dans l'économie, ils ont rappelé leurs objections. Alors que les experts commencent à dire que 800 milliards de dollars ne suffiront pas à stimuler l'économie en récession, John Boehner, chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, s'est dit "inquiet" que le plan ne soit au contraire trop volumineux et a préconisé des déductions fiscales qui auraient selon lui un effet plus rapide sur l'économie. Les républicains s'alarment aussi des postes auxquels l'argent serait affecté. "Comment pouvez-vous dépenser des centaines de millions de dollars en contraceptifs, comment est-ce que cela stimule l'économie?", a demandé M. Boehner. Selon son porte-parole, Robert Gibbs, M. Obama devrait se rendre mardi au Congrès pour continuer à recueillir les idées des parlementaires. M. Gibbs a défendu l'efficacité des mesures envisagées: "Le président croit que la loi aurait un effet stimulant. Selon notre analyse de la loi, 75% de cet argent sera dépensé dans les 18 prochains mois pour créer des emplois, donner du travail aux gens et relancer l'économie".