Alphonse Daudet est né à Nîmes, le 13 mai 1840. Il entre en sixième au lycée Ampère, après avoir suivi des études dans sa ville natale. En 1856, son père, commerçant en soieries, se ruina. Alphonse doit renoncer à passer son baccalauréat et devient maître d'étude au collège d'Alès. Cette pénible expérience constituera la matière autobiographique de son premier vrai roman, le Petit Chose (1868). Pour des raisons mal élucidées, Daudet rejoint son frère à Paris où il mène une vie de bohème. Il publie, en 1858, un recueil de vers, les Amoureuses. En 1859, il fait la connaissance du poète Frédéric Mistral. Il pénètre dans quelques salons littéraires, collabore à plusieurs journaux, Paris-Journal, l'Universel et au Figaro. Il devient, l'année suivante, secrétaire chez le duc de Morny, (personnage influent du second Empire), qui lui laisse beaucoup de loisirs. Il écrit des contes, des chroniques et recueille des «fantaisies» sous le titre le Roman du chaperon rouge en 1862. Daudet passe l'été 1864 à Fontvieille, près d'Arles, et rassemble des chroniques provençales, notes et impressions, qui, remaniées et regroupées, deviendront les Lettres de mon moulin (1869). La mort subite du Duc de Morny, en 1865, laisse Daudet dans une situation matérielle précaire. Daudet ne se consacre alors qu'à l'écriture, non seulement comme chroniqueur – notamment au Figaro – mais aussi comme romancier. En janvier 1867, il épouse Julie Allard qui lui donnera son premier fils, Léon. Il fait paraître en 1869, les Lettres de mon moulin qui lui donne brusquement la notoriété. Daudet est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1870. Pendant la guerre (1870-1871) et le siège de Paris, il est dans la garde nationale ; il quitte la capitale en avril 1871. Daudet s'oriente, alors, dans une nouvelle voie et devient romancier de mœurs contemporaines. Son premier roman réaliste, Fromont jeune et Risler aîné, triomphe en 1874. Il peint les malchanceux (Jack, 1876), les puissants du jour (le Nabab, 1877), les souvenirs déchus (les Rois en exil , 1879), les politiciens, ( Numa Roumestan , 1881) ; il dénonce les méfaits du fanatisme religieux (l'Evangeliste, 1883), décrit les coulisses de l'Académie (l'Immortel, 1890). Depuis quelques années, Daudet s'était lié d'amitié avec tout ce que le monde littéraire et artistique comptait d'important : Flaubert, Tourgueniev, Goncourt, Zola, Hugo, Renoir, Manet, Monet, la princesse Mathilde….. Son succès ne cessait de grandir et atteint alors ses ouvrages précédents : les Lettres de mon moulin qui vont devenir l'œuvre la plus connue. Daudet subit alors les premières atteintes d'une maladie incurable de la mœlle épinière, mais continue de publier jusqu'en 1895. Il s'éteint, finalement, le 16 décembre 1897 des suites terribles de cette maladie, à Champrosay.