Le bras de fer engagé entre des élus et le maire de Hassi Bounif semble connaître un nouvel épisode avec l'entrée en scène d'un groupe de citoyens habitant la Cité Khaled Ibn El-Walid, qui ont adressé, au mois de décembre dernier, une pétition au wali demandant la destitution du premier responsable de la commune. La correspondance signée par plus d'une cinquantaine de citoyens, dont nous détenons une copie, fait état de promesses non tenues de prendre en charge les conditions de vie des habitants de cette cité et de propos jugés blessants qu'aurait proférés cet élu. Les signataires rappellent que le maire avait promis, au cours de sa campagne électorale, des travaux d'aménagement urbains qui n'ont jamais vu le jour. «Actuellement, notamment en hiver, la boue gagne tous les espaces rendant difficile l'accès à la cité notamment pour les enfants scolarisés dans le chef-lieu de la commune», souligne le document. Pire encore, ils signalent au wali des propos qu'aurait tenus le maire lors d'une rencontre avec les habitants de cette cité. La pétition rappelle également que le maintien de ce maire qui fait l'objet de plusieurs actions en justice, «pourrait pousser les habitants à d'autres moyens de contestation aux conséquences regrettables». Pour leur part, les élus, notamment Fln, ont expliqué dans une correspondance adressée au chef de daïra de Bir El-Djir et au wali, les motifs qui les ont poussés à boycotter les séances de délibération programmées le 20 novembre et les 24 et 28 décembre de l'année 2008. Ces derniers reprochent au maire le fait d'avoir foulé aux pieds le code communal qui stipule que la convocation d'une assemblée générale doit être accompagnée d'un ordre du jour pour organiser les travaux. Ils lui reprochent également le fait de n'avoir pas soumis aux débats de la commission finances et économie de l'assemblée le projet du budget communal. Mais le grief le plus grave réside dans l'accusation d'avoir mis sur pied une commission parallèle des marchés publics pour l'ouverture des plis et l'évaluation des offres des soumissionnaires, ce qui est considéré contraire aux dispositions du décret présidentiel N°250/2003. Le document adressé au wali rappelle les poursuites judiciaires engagées à l'encontre du maire. Pour rappel, cet élu est convoqué à comparaître devant la justice le 20 janvier prochain pour répondre de l'accusation d'avoir détourné et attribué un espace vert à un entrepreneur. Le 27 du même mois, il aura à répondre du délit de destruction de biens publics et d'utilisation de biens publics à des fins personnelles, dans l'affaire de l'accident d'un véhicule de la commune qui était conduit par son fils au moment des faits (Ramadhan 2008). Le maire de cette localité située dans la banlieue Est d'Oran aura également à répondre devant la justice d'une autre accusation de faux et usage de faux. Cette affaire a été instruite sur la base d'une plainte déposée par des élus, l'accusant d'avoir usé de faux en portant leurs signatures sur un faux procès-verbal de délibération.