Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a besoin d'une aide de 30 milliards de dollars (23,8 milliards d'euros) du gouvernement américain, pour éviter la faillite, et prévoit la suppression de 47 000 emplois dans le monde, soit près d'un cinquième de son personnel. Parmi le personnel concerné, il s'agit de 10 000 salariés et de 37 000 cols bleus. Sur les 47 000 emplois supprimés, 26 000 le seront à l'extérieur des Etats-Unis. La firme a demandé, mardi, un emprunt supplémentaire de 16,6 milliards (13,2 milliards d'euros). Mi-décembre, elle avait déjà reçu pour 13,4 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros) de prêts. GM a expliqué avoir envisagé l'option d'une faillite, mais cela pourrait coûter jusqu'à 100 milliards de dollars (79,4 milliards d'euros). Le PDG de GM, Rick Wagoner, a souligné que ce nouveau plan de restructuration «est autrement plus agressif, parce que nous en avons urgemment besoin». De son côté, le directeur financier, Fritz Henderson, a déclaré que la firme avait travaillé sur trois hypothèses de faillite, et toutes coûteraient au gouvernement fédéral plus de 30 milliards de dollars. Or, a expliqué Henderson, le gouvernement fédéral est le seul à pouvoir accorder un financement à GM, en raison du gel du marché du crédit. Les remboursements s'échelonneront de 2012 à 2017, a précisé GM, et l'objectif d'un retour à la rentabilité est fixé à deux ans. Lors de la présentation de son plan de restructuration au Département du Trésor, la compagnie a expliqué envisager, également, la fermeture de cinq usines de plus aux Etats-Unis, sans préciser lesquelles, et d'autres sites dans le monde, dont celui de Strasbourg. Au total, GM veut réduire le nombre de ses usines de 47, en 2008, à 33 d'ici 2012. Ce plan, massif, de restructuration prévoit, notamment, la fermeture de cinq autres sites aux Etats-Unis. Pour faire face à son besoin criant de liquidités, GM prévoit de vendre le site industriel de sa filiale centenaire AC Delco, à Strasbourg, pour un montant estimé à 1,5 milliard de dollars (1,19 milliard d'euros), peut-on lire dans le plan de restructuration de GM, accessible en ligne sur le site du Trésor américain. «Les négociations sont déjà bien engagées», précise le plan. L'équipementier AC Delco est, notamment, spécialisé dans la production de filtres, pompes, alternateurs et batteries. Des huit marques actuellement sur le marché, GM n'en garderait plus que quatre (Chevrolet, Buick, Cadillac et GMC) même si Pontiac continuera à rester une «niche d'importance» pour GM. De même, les modèles de voitures proposés passeront de 48, en 2008, à 36 en 2012. GM, par la voix de son PDG, Rick Wagoner, a annoncé que la firme était toujours en négociation pour la cession de la marque Hummer. GM, qui a également mis en vente Saab, a ajouté que le constructeur suédois pourrait se mettre en faillite à la fin du mois et demander le soutien de Stockholm. Toutefois, GM travaille sur un plan qui permettrait à Saab de reprendre son indépendance d'ici janvier 2010, tout en dégageant GM de ses responsabilités financières vis-à-vis du suédois.