Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) menace d'entamer un mouvement de contestation national dans deux mois dans le cas où leurs recommandations ne seront pas prises en considération par les secteurs concernés, a annoncé hier M. Abed Fayçal, président du Snapo, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège du syndicat. Sans indiquer la nature de cette contestation, le président du Snapo indiquera que ce mouvement de contestation est motivé par des dysfonctionnements qui régissent leur profession dont dans le projet de décret sur la marge bénéficiaire. «La marge de 17% concernant les produits de plus de 600 DA est une mesure qui ne peut être acceptée ni appliquée par les pharmaciens», indique-t-il. Et d ajouter : «La marge bénéficiaire doit être de 20% au lieu de 17%.» Le décret en question stipule que plus le coût du produit est réduit et plus la marge de bénéfice du pharmacien ou du distributeur est importante et inversement. Il a aussi déploré l'augmentation du service honoraire pharmacien qui était de 0,50 centime. Cette mesure, selon le président du Snapo, est insignifiante au vu de toutes les inflations et augmentations des prix subies par le médicament depuis une dizaine d'années. Le projet en question ne prévoit aucune mesure spécifique au générique, ce qui est en totale contradiction avec la politique nationale du médicament. Le Snapo avait déjà avancé un certain nombre de propositions universelles, qui allaient à coup sûr garantir la réussite de la politique du médicament générique en Algérie. Le président du Snapo dira : «Le discours officiel est en contradiction avec la réalité. Aucune mesure incitative du médicament générique n'a été promulguée à ce jour. Les pouvoirs publics doivent intervenir pour réguler le marché et casser le monopole de l'importation de certains produits. Le conférencier affirmera : «C'est important pour mettre le pays à l'abri d'une pénurie qui peut intervenir à n'importe quel moment. Il y a lieu aussi d'encourager la production nationale et le pharmacien à travers l'amélioration de la marge bénéficiaire et des mesures concrètes. L'Algérie a les compétences et les moyens nécessaires pour répondre aux besoins et pour relever les défis. Le syndicat appelle aussi dans le même contexte, les secteurs concernés à intervenir pour mettre un terme aux nombreux dépassements enregistrés en matière d'exercice officinal dont souffrent de nombreux pharmaciens à travers le pays. Plusieurs officines disposant de toutes les autorisations administratives pour leurs ouvertures ont été injustement fermées, selon le président du Snapo. M. Abed a, d'autre part, dénoncé la concentration des officines dans la capitale et leur répartition anarchique. Il a aussi déploré la situation des nouveaux pharmaciens qui se retrouvent au chômage après de longues études. Cette situation est due à l'absence de stratégie de la part des responsables qui limitent l'exercice du pharmacien à l'officine seulement.