Cette menace sera mise en exécution si l'administration ne revoit pas sa copie en matière de répartition égalitaire des moyens financiers pour les candidats. Les représentants des candidats se cabrent et affirment que leur éventuel retrait de l'élection du 9 avril dépendra du cours que prendra la campagne électorale. Réunis hier dans une conférence de presse au siège du parti Ahd 54, les représentants des trois candidats à la présidentielle accusent d'ores et déjà, au moment où la campagne électorale bat son plein, la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle de parti pris. «Pour cause, cette commission, qui se trouve en ce moment dans une impasse, ne joue pas le rôle qui lui a été attribué par la loi qui est, bien entendu, le contrôle du bon déroulement de la prochaine élection. Toutes nos tentatives d'interpellation de ladite commission comme, d'ailleurs, la commission préparatoire des élections présidée par le premier ministre Ahmed Ouyahia, pour signaler le dysfonctionnement qui persiste au sein de la commission, restent vaines. La Commission ferme les yeux devant plusieurs pratiques de fraudes et d'entorse à la loi, bien qu'on l'avait plus d'une fois interpellée pour transmettre nos doléances aux hautes instances du pays, déclarent-ils, à commencer par l'affichage anarchique, qui altère les façades des immeubles, mené par les partisans du président sortant et candidat à la prochaine course.» «C'est tout à fait normal, affirment-ils, puisque le candidat Bouteflika profite des moyens de l'Etat pour mener sa propre campagne alors que la somme de 1,5 milliard de dinars accordée par l'Etat pour le financement de la campagne électorale demeure insuffisante.» Plus loin encore, ils ont signalé que le parti d'Ahd 54 n'a même pas reçu ladite somme pour mener à bien sa campagne électorale. De telles pratiques accentuent, selon les conférenciers, le doute sur la transparence du prochain scrutin et la fraude a d'ores et déjà commencé. Les représentants des trois candidats tirent à boulets rouges sur Mohamed Téguia, président de cette commission de surveillance, qui, «au lieu de régler les dysfonctionnements qui mènent la commission vers une impasse, menace la presse et les journalistes qui ne font que leur travail». «Nous ne trouvons aucun inconvénient que les journalistes nous qualifient de lièvres», ont-t-ils clamé.