Les représentants des douze wilayas de la steppe concernées par la lutte contre la désertification, les cadres du Haut commissariat au développement de la steppe, ceux du Commissariat pour le développement de l'agriculture saharienne, les représentants de certains instituts ont été conviés à assister à une séance de travail autour de l'utilisation des outils de l'ASAL pour la maîtrise de la situation qui caractérise la steppe et le développement de l'agriculture. L'intérêt porté par les médias s'est exprimé par une participation des plus larges. La nouvelle salle du ministère de l'Agriculture dédiée aux conférences de presse, bien que plus grande que l'ancienne, s'est avérée exiguë au vu du nombre de journalistes présents. Le directeur général de l'Agence spatiale algérienne (ASAL), M. Oussedik Azzeddine, a animé un exposé soutenu par un data show. Ce ne sont plus neuf wilayas qui sont concernées par la désertification mais douze. Aux neuf premières (Djelfa, Naâma, El-Bayadh, Laghouat, M'sila, Batna, Biskra, Khenchla et Tébessa) se sont jointes celles de Tlemcen, de Saïda et de Tiaret. La surface totale concernée par la désertification est de l'ordre de 27,4 millions d'hectares. La particularité régionale a été prise en ligne de compte par le regroupement des wilayas (Est, Ouest et Centre). Lors de cette rencontre, il a été surtout question de sensibilisation à la désertification. Pour ce faire, les cadres de l'ASAL ont, en collaboration avec ceux des ministères de l'Agriculture et de l'environnement et de l'Aménagement du territoire, classé les zones en cinq catégories : peu ou pas sensibles, moyennement sensibles, sensibles, très sensibles et désertiques. Malgré le fait que les cartes comparatives qui ont été superposées ont un dizaine d'années de différence, il a été relevé une perte de 70 000 hectares, soit 0,5% de la surface totale, mais une avancée notable dans la régénération du couvert végétal, près de deux millions d'hectares mis en défends. Cette dernière surface est le fruit du travail du Haut commissariat au développement de la steppe (HCDS). Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural n'a pas hésité à s'en féliciter. D'ailleurs, c'est ce qui explique le rétrécissement des zones sensibles. La question des glissement des zones peu ou pas sensibles vers les zones moyennement sensibles et sensibles concerne les régions ou les nappes alfatières ont été agressées et les forêts incendiées et perdues à jamais. Par ailleurs, une réglementation doit être mise à jour pour que les contrevenants soient durement réprimés. Cette réglementation ne doit exclure ni petit laboureur illicite, ni grand éleveurs pratiquant le pacage, ni les grandes scieries et autre bûcherons sauvages. Ce qui donnera un répit pour les forêts et les nappes alfatières. Car les lois actuelles pénalisent les contrevenants par des sommes dérisoires pour chaque arbre abattu. A titre d'exemple, 2 000 DA d'amende en cas d'abattage d'un arbre qui a nécessité dix années pour l'amener à maturité et plus de 100 000 DA de budget. Lors de cette rencontre, le ministre a annoncé des décisions importantes concernant la lutte contre la désertification : l'engagement avec l'ASAL pour la fourniture de cartes plus fines et plus détaillées pour les communes et pour les wilayas, l'appel à l'Agence nationale des ressources hydriques pour la fourniture de cartes hydrogéologiques de ces régions et, enfin, la direction générale des forêts qui a son tour doit fournir des cartes d'impact et d'occupation des sols des forêts dans ces wilayas. L'Etat s'engage à reprendre la réalisation du barrage vert où 100 000 hectares seront plantés durant le quinquennat 2010/2014, ce qui ramènera la surface actuelle de 300 000 à 400 000 hectares. Un budget de dix milliards de dinars sera alloué pour la lutte contre la désertification. Concernant les pacages causant des dégradations substantielles des parcours de pâturage, le ministre rappellera la décision prise dans ce sens pour rapprocher les dépôts de vente des céréales fourragères aux éleveurs au plus proche de leurs lieux de stationnement. La nouvelle formule pour la fixation des familles dans leur région, c'est qu'au lieu que les PPDRI seront remplacés par les PPLCD, les programmes de proximité de lutte contre la désertification. «S'il y a menace plurielle, il faut une réponse plurielle et un réaction plurielle», conclut-il.