Au cours d'une conférence de presse, animée, hier, dans l'enceinte du TNA, le responsable de la communication, M. Feth Ennour, a donné, dans un premier temps les grandes lignes du programme 2010 du Théâtre national d'Alger. Le conférencier a rappelé à l'assistance que la politique de l'etablissement est justement de donner la parole avant tout aux jeunes. Preuve en est la majorité des pièces produites jusqu-là ont été confiées à de jeunes metteurs en scène et artistes. En effet, outre, Kalam d'Amel Menighad, El-Moualem et Fadel de Souad Sebki, Nouzhrat Ghadab de Djamel Guremi et Quichotte qui n'y était pour rien de Chawki Bouzid, le TNA s'attéle à préparer deux autres pièces théâtrales qui seront présentées an mars prochain. Il s'agit de Chahrazed qui sera mise en scène par une Tunisienne et la deuxième Banat Lear dont la mise en scène est d'Ahmed Kara. Concernant la pièce Quichotte, l'homme qui n'était pour rien, tous les artistes et le staff technique de la pièce en question a été présentée lors de cette conférence de presse. Adaptée du texte éponyme signé de la plume de M'hamed Benguettaf, la pièce a été traduite du français vers l'arabe classique par le critique de théâtre Mohamed Boukerass, puis revue et corrigée linguistiquement par Abderrezak Boukebba. Le metteur en scène, Chaouki Bouzid, a indiqué que «Benguettaf nous a fait son propre Quichotte, sombre et obscur et ce, travers cette inspiration-stylisation, fruit d'une grande et généreuse interprétation. Benguettag propose, ainsi, un texte mûr». Le metteur en scène est convaincu que sa démarche a été de se concentrer essentiellement sur le message métaphysique. Son Don Quichotte à lui a ce rôle crucial d'interpréter les esprits, poussant à la réflexion sur l'existence même de l'individu. «Ce qui est important, c'est de s'éloigner de l'image héroïque de Cervantés et de dévoiler une nouvelle facette d'un être à part entière sur le principe du ying et du yang, c'est-à-dire dévoiler cette part de noirceur qui existe en chaque être idéalisé, mais aussi dévoiler la personnalité d'un individu qui réfléchit, qui sent les choses et qui souffre aussi.» Le metteur en scène n'a pas voulu dévoiler le contenu de la pièce, préférant laisser l'effet de découverte, ce soir lors de la générale. Cependant, on nous informera que le personnage principal de la pièce, Quichotte, est incarné par le comédien irakien Fadel Abbas Ali Yahia, diplômé de l'Institut des beaux-arts de l'université de Baghdad et enseignant à l'ISMAS de Bordj El-Kiffan. Les rôles ont été confiés à des comédiens professionnels du Théâtre régional de Batna, dont Kamel Zrara dans le rôle de Pancho, qui avait déjà remporté le meilleur prix d'interprétation masculine, en 2002, dans un festival en Jordanie, et El-Hani Mahfoud, dans le rôle du gardien. D'autres comédiens sont à l'affiche, à l'image de Fatima Chikh, d'Ibrahim Djaballah, de Fayza Amel et du jeune comédien en herbe, Abdelghani Alouian, dans le rôle de l'enfant. Fait nouveau : l'assistant du metteur en scène, Rabhi Toufik, interprète également le rôle du coiffeur dans la pièce. Il est à noter qu'outre la générale de ce soir, les amateurs pourront dès mardi prochain à partir de 19 heures. Pour ceux qui auront raté la générale, la pièce sera présentée au TNA, tous les soirs jusqu'au 29 janvier, excepté les vendredis et samedis où elle sera présentée les après-midi.