Ce sont des exemples de slogans affichés par les praticiens de la Santé publique, généralistes, spécialistes et même chirurgiens-dentistes lors du rassemblement national des praticiens de la santé publique organisé hier à 11h au CHU Mustapha Bacha d'Alger par le Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la Santé publique (SNPSSP). Soutenus par le président du Snapest, Meriane Méziane, ainsi que des députés du PT, celui du MSP et du RCD, les praticiens de la santé publique sont déterminés : Halte aux mensonges et au mépris du ministère de la Santé publique, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH). Les deux syndicats représentés respectivement par leurs présidents à savoir les Drs Lyès Merabet et Mohamed Yousfi, ont réitéré une énième fois leur mécontentement par rapport à l'attitude du ministère de la Santé caractérisée par un mutisme et une indifférence injustifiés. «Nous sommes méprisés à travers ce statut promulgué, notre grille de salaire ou les conditions socioprofessionnelles mais le grand mépris, c'est d'avoir escamoté les projets de statuts particuliers qu'on a discuté lors des réunions des commissions mixtes MSPRH-Syndicats», nous a déclaré le Dr Yousfi avant d'enchaîner : «La santé est totalement malade, complètement abandonnée et là c'est clair que ce que fait le MSPRH en terme de ponctions sur salaire, ou de discrimination , de tentative de casse de l'activité syndicale n'est pas suffisant pour stopper la détermination des praticiens de la Santé publique pour défendre leur dignité, la Santé publique et le malade. Maintenant tout le reste est sans importance, encore moins les déclarations insultantes du ministre de la Santé. Il ya un malaise profond dans le secteur de la Santé». Pour le Dr Merabet, les pouvoirs publics donnent l'impression que tout a été calculé pour la mise à mort du secteur public. «Si on met de côté les principaux acteurs de la politique de santé prônée par l'Etat et par la politique, on condamne cette politique de santé à un échec pratiquement programmé», a-t-il souligné. Ce dernier nous a affirmé que son syndicat a saisi le ministre du Travail, Tayeb Louh deux fois de suite mais aucune réaction jusque-là. «Nous avons saisi le ministre du Travail deux fois en octobre et novembre derniers pour régler ce problème. Il a réagi au quart de tour pour les travailleurs de la SNVI mais cette ambivalence dans le discours et dans les faits nous laissent perplexes et nous fait dire que quelque part la culture du dialogue social n'est pas bien établie dans la tête de nos gouvernants et nous restons sceptiques par rapport à la prise en charge de nos doléances du reste intimement liée à la prestation qu'on veut améliorer à nos concitoyens», dira le Dr Merabet. Pour Manseur Mourad, député du PT, les pouvoirs publics doivent sérieusement se tourner vers ce secteur pour désamorcer cette situation. «Nous sommes ici présents en marque de soutien aux praticiens de la Santé publique. Nous souhaiterions, par cette occasion, interpeller les responsables pour la prise en charge des revendications de cette catégorie des employés de la Fonction publique. Il faudra joindre le geste à la parole quand on parle de corrections apportées des erreurs du passé et consolider toute la volonté de l'Etat dans la démarche des réformes. Le système de santé n'est pas en faveur du citoyen et du malade. Il est temps de mettre le paquet pour le secteur de la santé comme c'était le cas pour l'éducation.» Après plus d'une heure de protestation sereine où plus de deux cents praticiens de la région centre du pays étaient présents , les grévistes ont fait une marche au sein du CHU Mustapha qui finit par être dispersée par les forces de l'ordre et d'anti émeutes sans dégâts à signaler. Hidayette Bersali ` Lire sur Internet