Les deux constructeurs automobiles avaient annoncé en décembre dernier l'ouverture de discussions en vue d'un partenariat stratégique, notamment dans les 4x4 et les voitures électriques. Mitsubishi avait alors indiqué qu'une alliance capitalistique pourrait être envisagée dans ce cadre. Le quotidien japonais Nikkei avait alors rapporté que Mitsubishi pourrait laisser PSA prendre entre 30 et 50% de son capital pour un montant pouvant atteindre 300 milliards de yens (2,4 milliards d'euros). Philippe Varin, président de PSA, et son homologue japonais Osamu Masuko se sont rencontrés au Salon automobile de Genève, qui ouvre ses portes au public aujourd'hui. Ils ont confirmé leur intention de développer une alliance opérationnelle mais conclu qu'une alliance capitalistique ne serait pas réaliste. «L'alliance capitalistique n'est pas un sujet que nous maintenons à l'ordre du jour pour le moment», a déclaré Philippe Varin à Reuters en marge du Salon de Genève, précisant que cette décision avait été prise par les deux constructeurs en raison de divergences de vue sur les aspects financiers et de valorisation. «Pour le groupe PSA, il y avait des conditions à remplir pour tout développement externe du groupe : que cela crée de la valeur pour les actionnaires et que ce ne soit pas incohérent avec le retour du groupe à une meilleure santé financière», a-t-il dit à des journalistes. Interrogé sur l'hypothèse d'une relance du projet au cas où les conditions évolueraient, Philippe Varin a répondu : «Ce n'est pas le point aujourd'hui.» Mitsubishi a besoin d'un partenaire stratégique pour survivre, tandis que PSA veut atteindre une taille mondiale pour réduire sa dépendance aux marchés européens qui tendent à stagner et où les aides gouvernementales, comme la prime à la casse en France, vont disparaître progressivement cette année. De nouvelles coopérations entre les deux sociétés sont «possibles dans les produits, l'environnement», a précisé Osamu Masuko dans un entretien publié mercredi par le quotidien la Tribune. Une complémentarité régionale est également en cours d'évaluation, «comme dans le Sud-Est asiatique ou l'Amérique» ajoute le quotidien. Vers 12h, le titre PSA progressait de 0,99% à 20,40 euros, portant la capitalisation boursière du groupe à près de 4,8 milliards d'euros.