Six mois sont passés depuis l'instauration du nouveau repos hebdomadaire (vendredi, samedi). Les opérateurs économiques qui, interrogés par l'APS, sur l'impact d'une telle décision sur l'économie nationale, étaient unanimes à dire que le nouveau week-end a permis, certes, une certaine flexibilité dans les échanges économiques et commerciaux, mais il reste que le passage au week-end universel constitue une étape obligatoire. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, a affirmé que le passage au week-end semi-universel a donné lieu à une «flexibilité accrue. Le vendredi reste une journée pivot autour de laquelle les entreprises s'organisent», a-t-il dit avant d'ajouter que «les relations économiques de l'Algérie avec ses partenaires internationaux sont à présent plus raffermies». Même s'il qualifie ce changement de «gain important», il considère qu'il est encore «trop tôt» pour se prononcer sur l'impact de cette décision sur l'économie nationale. «Six mois, ce n'est pas suffisant pour faire un bilan. Aucune évaluation n'a été faite pour savoir si l'application de cette mesure aurait permis de réduire le manque à gagner important (issu de l'ancien régime, ndlr) pour l'économie algérienne», a-t-il précisé. A rappeler, dans ce contexte, que l'ancien repos hebdomadaire engendrait des pertes considérables, estimées par le FCE à «quelque 150 à 800 millions de dollars par an». Abondant dans le même sens, le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), Mohamed Benini soutient que les opérations commerciales effectuées les jeudi- vendredi avec les pays de l'autre rive de la Méditerranée, revenaient assez cher à l'économie nationale, tout en indiquant que trois jours restants sont insuffisants pour les entreprises travaillant avec les étrangers. «Avec le nouveau régime de repos, affirme-t-il, les opérateurs économiques ont pu gagner une journée de travail supplémentaire qui a été mise à profit dans les échanges économiques et commerciaux avec l'extérieur». Il reconnaît, toutefois, «le manque à rattraper quant à l'aménagement des horaires». Pour le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakach, le changement du repos hebdomadaire a permis à l'Algérie de s'inscrire dans un environnement international. «L'organisation du repos hebdomadaire les vendredi et samedi est une action extrêmement positive pour l'économie algérienne, appelée à évoluer dans un environnement mondialisé, ouvert et fortement concurrentiel», a-t-il souligné. Le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Habib Yousfi, considère, à ce titre, que la formule «aménagée», est «tout à fait logique». Quant au président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand Saïd Naït Abdelaziz, il estime «que l'actuel régime de repos a certes permis aux opérateurs économique de gagner une journée supplémentaire de travail, mais que cela reste insuffisant». Avant d'ajouter : «l'application du repos hebdomadaire les vendredi et samedi est peut-être une option transitoire avant d'aller vers le week-end universel. Nous allons plaider en ce sens». Pour sa part, le président de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), Abdelouahab Ziani, juge «excellente» ladite décision. «Le changement du week-end avait déjà été adopté par certaines entreprises qui se sont retrouvées dans l'obligation d'opérer un décalage pour tenter de réduire les pertes. D'autres avaient opté carrément pour le week-end universel, ce qui a quelque peu perturbé les travailleurs», a assuré M. Ziani. La Cipa opte, néanmoins, pour le retour au week-end universel. «Ce serait vraiment l'idéal. Les entreprises seront plus performantes», a-t-il plaidé.