Pour ceux qui ne le connaissent pas, Mohammed Mechati a fait partie des 22 ou comité des 21 qui ont fondé l'OS (Organisation spéciale) devant préparer, depuis 1947, les conditions de la Guerre de libération dont le déclenchement a eu lieu le 1er novembre 1954. Parcours d'un militant, est une source d'informations utiles pour les lecteurs passionnés d'œuvres historiques de la Révolution libératrice, pour les historiens de profession qui ont besoin de s'appuyer sur ce genre d'ouvrage pour des illustrations à l'échelle internationale, pour des romanciers intéressés par les genres en vue d'un renouvellement de l'écriture. Mohammed Mechati, artisan de l'indépendance parmi d'autres, retrace par ces pages glorieuses la vie de ceux qui ont lutté pour que cessent l'injustice et l'humiliation coloniales et que l'Algérien recouvre sa liberté, sa dignité, son honneur. De l'enfance à Constantine à un voyage initiatique Une enfance en milieu traditionnel marqué par la grande misère, secoué par des mouvement politico-religieux de la Djamiyaât El Ulama ainsi que de la Djamiyaât El Kettaniya sur fond de figure de proue d'un avenir certain, celle aussi de Boumediène qui planait sur le Constantinois qui allait connaître l'effervescence après avoir été bercé par les artistes qui ont perpétué des traditions musicales, secoué par des hommes de conviction. Comme beaucoup de ces Algériens qui se sont démarqués à une époque cruciale du pays, par leurs qualités, Mechati est passé d'abord par l'école coranique et l'école de Jules Ferry. Puis, ce fut la conscience politique forgée dans le mouvement des Uléma, de l'émir Khaled qui inculque à la jeunesse une méthode pour décrypter les journaux coloniaux, dans un contexte de propagande dur à subir. Pour être plus efficace à l'avenir, et il l'a été sans conteste, Mechati s'engage dans l'armée française qui va être une sorte d'apothéose pour quelqu'un qui avait dans le cœur l'idéal national. Des villes d'Algérie, de Tunisie, pendant la Deuxième Guerre mondiale, le voient passer. Enfin, l'actualité politique avec l'expansion des partis : PPA, UDMA, Ulémas, MTLD, va être sûrement l'élément déclencheur d'une appartenance à un groupe qui va déclencher le 1er novembre 1954, une guerre dont l'issue devenait certaine. Boudiaf, Bitat, Aït Ahmed et d'autres étaient là pour l'application des consignes, sa nomination comme chef de région dans le sud oranais de 1951 à 1953. Les illustrations par les photos sont là pour apporter le nécessaire, faire comprendre que la guerre a été l'œuvre des hommes qui, au péril de leur vie, ont préparé la guerre, et que cette guerre a été menée courageusement par ces hommes qui se sont sacrifiés pour que l'Algérie recouvre l'indépendance sous les sigles ALN-FLN. La Guerre de libération nationale Elle a été menée grâce à une organisation qui devait être infaillible, malgré les tentatives de division du côté des Messalistes. Boudiaf a été l'une des pièces maîtresses d'un renforcement des rangs et d'unité dans le combat. Ben M'hidi, Didouche, Bitat et d'autres étaient là comme gardiens de cette union contre le déchirement fatal. On n'a pas besoin de relater les péripéties de cette guerre déclenchée irréversiblement. Quant à Mohammed Méchati, nous le retrouvons en France dans «la Fédération de France du FLN» comme révolutionnaire actif. La guerre qui faisait rage en Algérie, allait être transplantée en France. On connaît les événements qui s'y sont produits. Mohammed Mechati diffusait des tracts, en allant d'un quartier de Paris à l'autre, de Paris à Lyon ou à d'autres villes. Puis, c'est la prison : «Nous étions les premiers FLN arrêtés et lorsque nous avons appris que le groupe des Cinq, à la Santé, avaient obtenu le régime de prisonniers politiques, cela nous a incité à entreprendre une grève de la faim dans le but d'obtenir le même statut» dit Méchati. Le livre est suivi d'un ensemble de textes utiles à lire même s'ils portent sur la période post indépendance. Très bon pour se ressourcer parce qu'élaboré dans une langue claire, «parcours d'un militant» est un ouvrage à consulter, un témoignage précieux qui vient s'ajouter à d'autres pour une meilleure connaissance de la révolution libératrice.