, «A partir du 1er juin prochain, les transformateurs qui n'auront pas repris leurs approvisionnements en blé dur auprès de l'Oaic n'y seront plus servis en cas d'une nouvelle flambée des cours sur les marchés mondiaux, et ne pourront plus bénéficier, le cas échéant, des prix subventionnés accordés par cet organisme de régulation», a indiqué le directeur du Commerce extérieur de l'Oaic, Hakim Chergui. Cette mesure, explique t-il, intervient en conséquence des opérations d'importations de blé dur qu'ont entrepris les transformateurs suite à la baisse actuelle des prix mondiaux de cette céréale, «boudant » ainsi l'Oaic qui se retrouve avec des quantités importantes de ce blé suite à la production nationale record de la campagne 2008-2009 (24 millions de quintaux de blé dur dont 9 millions affectés à l'office). Depuis 2009, les cours mondiaux de blé dur ont connu une baisse continue en s'établissant actuellement à 25 dollars le quintal contre un «pic» de 100 dollars/q en 2008, amenant les semouleries nationales à recourir aux importations. A cet effet, l'Oaic n'a pas manqué de subir un fort ralentissement de ses ventes se traduisant par la constitution de stocks assez importants. Sur ce point, il relève également les gros frais générés par l'entretien de ces stocks quand ils ne sont pas écoulés régulièrement, auxquels vont s'ajouter les prochaines récoltes, qui s'annoncent bonnes, exigeant la mobilisation d'autres moyens de stockage. Ce à quoi le ministre du Commerce, M. Hachemi Djaâboub, a appelé récemment les opérateurs à cesser les importations de blé dur, et les transformateurs à s'approvisionner auprès de l'Oaic. Il s'agit d'un «acte de civisme et de solidarité nationale», avait-il considéré. Pour remédier à cette situation, les autorités publiques ont fixé aux transformateurs la date du 1er juin à partir de laquelle l'opérateur qui n'aura pas repris les enlèvements de son quota du blé dur auprès de l'Oaic, n'y sera plus servi, avertit M. Chergui. En outre, il est constaté que les transformateurs se sont gardé de répercuter cette forte baisse des cours mondiaux de blé sur le prix de cession de la semoule au consommateur final, qui s'élève à 45 DA le kg actuellement contre 35 DA il y a une année. Il est à rappeler que la convention liant l'Oaic aux transformateurs oblige ces derniers à s'approvisionner mensuellement auprès de cet organisme à raison de 50% de leur capacité de trituration, et ce, à un prix administré de 2 280 DA/q pour le blé dur et de 1 285 DA/q pour le blé tendre. Ce système de subvention permet de préserver le prix de cession au consommateur en blé dur entre 3 500 et 4 000 DA/q au maximum. Ce responsable fait savoir que l'office est en train de se rapprocher de tous les transformateurs pour les informer de ces dispositions et de les sensibiliser : «Nous ne les considérons pas comme de simples clients anonymes, ce sont avant tout des industriels qui font partie du tissu industriel agroalimentaire national. Ce sont des partenaires», dit-il. Pour lui, «il est vrai que le marché est libre, mais cela ne peut justifier la perte de la souveraineté de notre économie» au nom du libéralisme économique, citant en exemple les dispositifs protectionnistes mis en place par les grands pays à économie libérale au cours de la crise économique mondiale actuelle.