L'Afrique ne veut pas rater sa première compétition mondiale du foot. Logique. Elle s'installe sur son continent pour la première fois de son histoire. Les détenteurs des droits veulent aussi faire partie de cette compétition, mais à leur manière et selon leur propre style. La logique s'éloigne lorsque l'argent est au cœur de l'arène. Les détenteurs de droits d'images joueront sur des terrains différents à des niveaux différents. L'occasion ou jamais de se faire une lumière. Concurrence oblige. Une concurrence qui tire vers le haut et souvent sans tenir compte de ce qui sont en bas. Beaucoup de pays seront pénalisés par les détenteurs qui n'ouvriront pas gratuitement les «robinets» pour libérer cette image qui donnera non seulement de la joie mais aussi et surtout réunira ceux pour qui les négociations se font en l'occurrence, ces milliers de foyers pendant ce mois de juin très attendu. Les Camerounais, ceux qui souhaiteraient faire le déplacement en Afrique du Sud pour vivre leurs trois matchs programmés au premier tour de la Coupe du monde, doivent débourser 6 400 dollars, soit environ 3,2 millions de francs CFA. Ces frais couvrent les voyages à Bloemfontein, à Pretoria et à Cape Town, du 22 au 25 juin, soit 12 nuits, à partir d'un vol direct de Douala. Ainsi pour celui qui veut uniquement assister au match phare de la poule E, Cameroun – Pays-Bas, à Cape Town, devra s'acquitter de la somme de 2 650 dollars, soit environ 1,4 million de francs CFA. «On a, indique Pascal Portes, un lot de billets qui nous a été fourni par la Fifa pour ce programme. Ce sont, en particulier, des billets de loge de première catégorie. Nous présentons un package complet qui inclut l'avion, l'hébergement et l'accès au stade». Pour les Vip, poursuit-il, d'autres packages sont également disponibles, sans hébergement et sans billet d'avion. En tenant compte de ce coût, on est à 4 300 dollars (environ 2,2 millions de francs CFA) par personne, tous frais compris avec deux nuits». Au Kenya, le schéma est tout autre. La radiodiffusion télévision nationale du Kenya Broadcasting Corporation (KBC) et le groupe de presse ghanéen Africa Group ont annoncé un partenariat en vue de partager les droits de retransmission de la Coupe du monde de football 2010. Le directeur général de KBC, David Waweru, confirme que «la radiodiffusion télévision kenyane détient les droits exclusifs de retransmission de la Coupe du monde et s'associera avec Radio Africa». La radiodiffusion télévision kenyane projette par ailleurs de saisir l'occasion de la Coupe du monde pour promouvoir la migration numérique en diffusant quelques matchs sur la plate-forme numérique. Le Kenya va disposer d'une diffusion numérique adaptée d'ici fin 2011 quand la technologie analogique actuelle sera dépassée. «En outre, les fans de football auront l'occasion de regarder le même spectacle parallèlement à ce qui se passe en Afrique du Sud», a dit M. Waweru. «Avec plus de 29 millions de spectateurs et auditeurs à travers le réseau de nos stations, nous allons proposer au public et aux annonceurs une grande expérience», a dit de son côté, le directeur de Africa Group, Kiprono Kittony. Dans notre prochaine recherche, nous évoquerons à travers plusieurs interviews, la place et le rôle des sponsors des grandes équipes.