? Le leader d'extrême droite sud-africain, Eugène Terreblanche, farouche partisan de l'apartheid, a été tué samedi après une querelle avec un employé, un meurtre qui semble non politique mais intervient sur fonds de tensions raciales toujours vives, 16 ans après la fin de l'apartheid. Dès le meurtre connu, le président Jacob Zuma a appelé les Sud-Africains «au calme» et a mis en garde dans un communiqué contre toute provocation qui attiserait «la haine raciale». Le Mouvement de résistance afrikaner (AWB) d'Eugène Terreblanche a déclaré, hier, qu'il le vengerait mais a demandé à ses membres de rester calmes et de ne pas réagir immédiatement. Eugène Terre'Blanche a été trouvé mort dans son lit en fin d'après-midi, «avec des blessures au visage et à la tête», a indiqué une porte-parole de la police, Adele Myburgh, à l'agence de presse Sapa. Deux employés de la ferme d'Eugène Terreblanche, âgés de 15 et 21 ans, ont été arrêtés et inculpés de meurtre, a-t-elle ajouté. Ils se seraient disputés avec leur patron pour un salaire non versé. Le meurtre a eu lieu dans l'exploitation agricole de Ventersdorp que l'ancien militant ne quittait plus que rarement. Pendant plus de vingt ans, Eugène Terre'Blanche avait incarné la lutte pour la suprématie des Afrikaners, descendants des premiers colons néerlandais et huguenots, pour lesquels il réclamait le droit à l'autodétermination. En 1973, l'ancien policier fondait le Mouvement de résistance afrikaner (AWB). Critique du régime d'apartheid dont il estimait qu'il faisait trop de concessions aux Noirs, opposé à la démocratie parlementaire, le mouvement était connu pour ses défilés équestres en tenues paramilitaires et son insigne à trois branches rappelant la croix gammée nazie.