, Khabatou, le doyen des entraîneurs a accepté de répondre aux questions de notre journal. Il a livré à chaud, ses impressions sur la dernière compétition africaine mais parle aussi de la prochaine Coupe du monde. Dans un débat à bâton rompu, il s'est laissé emporter par des souvenirs qui restent dans sa mémoire et qu'il étale sans retenu. La Coupe d'Afrique aurait été algérienne, «nous avons les moyens et surtout une équipe de qualité pour concrétiser l'objectif. Mais le résultat acquis au terme de cette compétition est une révélation et une démonstration à la fois de la compétence et de la technicité de nos représentants. Avec cette équipe on peut défoncer toutes les portes et nous imposer sur les terrains face à de grands clubs. Il n'y a pas uniquement le résultat comme indicateur mais aussi le comportement sur le terrain». Dans la discussion avec cet homme exceptionnel, nous avons relevé qu'il voulait attirer l'attention de Saâdane sur ce qu'il qualifie d'homme absent du terrain. «Saâdane est un grand monsieur, il a de l'expérience mais cette expérience ne suffit pas. Il faudrait qu'il se penche de temps à autre du côté de ceux qui ont fait du chemin en l'occurrence, les anciens entraîneurs. Sur le terrain, dira-t-il, il faut qu'il s'exprime, rappelle à l'ordre ceux qui ne respectent pas ses consignes. Le joueur a besoin de se sentir surveillé. A la limite, le retirer du terrain et le remplacer.» Khabatou n'est pas tranquille face au comportement de l'entraîneur, « je suis très excité de le voir assis sans aucune réaction face aux erreurs que commettent nos joueurs…» Il parle des anciens joueurs Bedroni, Draoui, Boubekeur ou Bachi. C'est un peu comme s'il mettait sous les projecteurs de l'histoire, ses repères et les exemples qui ont fait la force de l'équipe nationale algériennes des années 1982. «L'Algérie est une grande école de football. Elle a la possibilité et je suis extrêmement convaincu de cette potentialité de développer une marque du sport et gérer l'aspect sportif.» Notre ultime chance, semble vouloir dire l'invité du journal, est de croire en notre équipe, de la faire porter haut et de la consolider. Enfin, Smaïl Khabatou a refusé de passer sous silence le volet formation. C'est tout à fait légitime, puisque sans cette formation, il ne peut y avoir de relève solide. Enfin, un entretien qui est en fait une invitation incomplète, faut-il le dire, pour aller à la découverte de ceux qui font l'histoire du football en Algérie. Une histoire qui aurait certainement intéressé beaucoup pour aller vers les endroits qui expliquent ce qui caractérise la différence entre le staff technique d'hier et celui d'aujourd'hui, entre la FAF d'hier et celle d'aujourd'hui, celle qui demeure le moteur de l'équipe nationale. Merci Khabatou.