Cinq mois après l'échec de Copenhague, quelque 40 pays réunis pendant trois jours près de Bonn, en Allemagne, ont convenu mardi de prendre des mesures individuelles pour lutter contre le réchauffement de la Planète, mais n'ont pas beaucoup progressé sur la voie d'un nouveau traité international contre le changement climatique. Hôte de la réunion, l'Allemagne a estimé que le «dialogue de Petersberg», qui rassemblait des ministres de l'Environnement, a permis de faire avancer les débats sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre. La réunion a «brisé la glace» après l'échec de la conférence de Copenhague en décembre dernier, a déclaré le ministre allemand de l'Environnement, Norbert Röttgen. «C'est une contribution pour rendre un succès à nouveau possible.» Pour le plus haut responsable de l'ONU en charge du climat, Yvo de Boer, la réunion a révélé «un désir très fort des ministres de relancer le processus». L'Allemagne l'a coorganisée avec le Mexique qui accueillera le prochain grand sommet de l'ONU sur le climat, à Cancun à la fin de l'année. Les ministres de l'Environnement ont progressé sur plusieurs points, notamment la préservation des forêts et des transferts de technologie en faveur des pays pauvres, a déclaré M. Röttgen, qui estime qu'un accord final sur ces dossiers est à portée de main. Les ministres ont discuté de projets individuels qui pourraient aider les pays riches à réduire leurs émissions et les pays pauvres à faire face aux effets du changement climatique. La Corée du Sud a présenté son Institut mondial de la croissance verte, qui donnera des conseils aux pays en développement pour qu'ils émettent moins de carbone, a déclaré M. Röttgen. La France et la Norvège souhaitent impliquer les pays du Nord et du Sud dans la lutte contre la déforestation, tandis que l'Allemagne veut consacrer 350 millions d'euros aux forêts, a-t-il ajouté. Mais les défenseurs de l'environnement soulignent que l'on reste encore loin d'un accord sur un traité en raison de la persistance de divisions profondes entre pays industrialisés et en développement. «Fondamentalement, la situation difficile que l'on avait à Copenhague n'a pas changé», juge Martin Kaiser, spécialiste du climat de Greenpeace. Greenpeace estime qu'il sera dur d'avancer vers un nouveau traité post-protocole de Kyoto tant que les Etats-Unis n'auront pas adopté une loi sur le climat. «Les politiques climatiques du président Obama ont échoué et il n'y a donc pas de fondement pour un traité international ambitieux», explique M. Kaiser. M. De Boer ne s'attend pas à ce qu'un traité international complet soit conclu cette année à Cancun. Des accords pourraient toutefois être trouvés sur certains points avant la conférence prévue dans la station balnéaire mexicaine, notamment sur les forêts et les transferts de technologie, selon M. Röttgen. Par ailleurs, l'Allemagne n'exclut pas une prorogation du protocole de Kyoto, qui expirera en 2012, au-delà de cette date.