L'exécutif européen devait entériner, hier, une proposition qui lui permettrait d'examiner les projets de budget des pays de l'Union avant leur adoption par les Parlements nationaux plutôt qu'après comme c'est le cas actuellement. La crise grecque a mis au jour les faiblesses des mécanismes supposés garantir que les gouvernements européens respectent bien les règles budgétaires établies par l'UE. A l'heure actuelle, les ministres des Finances de l'Eurogroupe se contentent de présenter les grandes lignes de leurs budgets avant leur adoption par leurs parlements. La proposition de supervision de la Commission doit être prise par le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. A ses yeux, il s'agit d'une contrepartie nécessaire au plan de stabilisation financière mis en place par les Vingt-Sept dimanche pour éviter la contagion de la crise de la dette. Dans le quotidien allemand Die Welt, il précise que ce mécanisme de supervision budgétaire pourrait être mis en place dès le début 2011. «Les propositions qui sont faites en ce moment, qui vont être étudiées par la Commission, (sont) d'une importance décisive», a jugé Jean-Claude Trichet sur Europe 1. «Nous avons besoin de renforcer la surveillance des politiques menées par les uns et les autres sur le plan budgétaire», a-t-il souligné. «Sur le plan des coûts en général et des réformes structurelles, c'est capital», a insisté le président de la BCE. Le gouvernement français n'est pas opposé a priori à ce droit de regard, qui fait débat dans plusieurs autres pays. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde «n'est pas totalement opposée» à ce mécanisme, a déclaré le rapporteur de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini.