, La troisième édition des Perspectives mondiales de la biodiversité-3 (GBO-3 pour son sigle en anglais) élaborée par la Convention sur la diversité biologique (CDB), confirme que le monde a échoué dans l'atteinte de son objectif de parvenir à une réduction significative du taux de perte de biodiversité d'ici 2010. Le secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique, Ahmed Djoghlaf, a déclaré : «Les nouvelles ne sont pas bonnes. Nous continuons à perdre la biodiversité à un rythme jamais vu dans l'histoire - le taux d'extinction étant estimé jusqu'à 1 000 fois plus élevé que le taux historique connu jusqu'à ce jour. «L'évaluation de l'état de la biodiversité du monde en 2010, telle qu'elle figure dans le GBO-3, et fondée sur les indicateurs les plus récents, sur plus de 110 rapports nationaux soumis au secrétariat de la Convention, et sur des scénarios pour le XXIe siècle, devrait sonner l'alarme pour l'humanité. Le statu quo n'est plus une option si nous voulons éviter des dommages irréversibles aux systèmes de soutien de la vie de notre planète. «Le nouveau plan stratégique de la Convention, qui sera adopté lors du Sommet 2010 de la diversité biologique de Nagoya, doit s'attaquer aux causes sous-jacentes de la perte de biodiversité. Les défis respectifs liés à la perte de biodiversité et aux changements climatiques doivent être abordés avec la même priorité et en étroite collaboration. Une action conjointe est nécessaire pour mettre en œuvre les trois conventions issues de la Conférence de Rio de 1992, soit la Convention sur la biodiversité, sur les changements climatiques et sur la lutte contre la désertification. Le sommet Rio+20 sera l'occasion d'adopter un plan de travail pour y parvenir. » Dans sa préface au rapport GBO-3 le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, écrit : «Pour s'attaquer aux causes profondes de la perte de biodiversité, nous devons lui donner une priorité plus élevée dans tous les domaines de prise de décision et dans tous les secteurs économiques. « Le secrétaire général adjoint et directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement, Achim Steiner, ajoute qu'il y a eu des motifs économiques clés expliquant pourquoi l'objectif de biodiversité 2010 n'a pas été atteint. «De nombreuses économies restent aveugles à la valeur immense de la diversité des animaux, des plantes et autres formes de vie et à leur rôle dans la santé et le fonctionnement des écosystèmes des forêts, des eaux douces ou des sols, des océans et même, de l'atmosphère», observe le Dr. Steiner. Les systèmes naturels qui supportent la vie, l'économie et les moyens de subsistance sur la planète sont menacés de dégradation rapide et d'effondrement, à moins que des mesures rapides, radicales et créatives soient prises pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité de la vie sur Terre. C'est l'une des principales conclusions d'une nouvelle analyse d'importance sur l'état actuel de la biodiversité et sur les implications de son érosion continue pour le bien-être humain. Le rapport s'appuie sur des évaluations scientifiques, les rapports nationaux soumis par les gouvernements, et sur une étude des scénarios futurs pour la biodiversité. Sujet à un processus exhaustif de révision scientifique indépendante, la publication du GBO-3 est l'une des étapes importantes principales de l'Année internationale des Nations unies de la biodiversité. Les Perspectives constitueront des éléments clés de discussions pour les dirigeants mondiaux et chefs d'Etat lors d'une session extraordinaire de haut niveau de l'assemblée générale des Nations unies le 22 septembre prochain. Leurs conclusions seront au cœur des débats menés par les gouvernements du monde lors du Sommet de la biodiversité de Nagoya qui se tiendra en octobre 2020.