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L'Aigle du Djurdjura (III)
A l'affût du colonel Amirouche
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 05 - 2010

Que voulez-vous y faire ? J'ai réaménagé le tout en enlevant ce qui pouvait l'être sans nuire à l'esprit du livre et, principalement, à ce qui était arrivé à la dépouille du chahid Amirouche. Et je remis à nouveau mon oeuvre revu et corrigé au même monsieur. Ce fut encore six autres mois d'attente puis de nouveaux va-et-vient, voir ceci, revoir cela... Il y avait quelque chose qui clochait quelque part. Entre temps, l'ANEP ayant déménagé de Bir Mourad Raïs pour s'installer dans le centre-ville, il me fallait leur laisser le temps de s'installer pour qu'il puisse s'occuper de mon livre. Et puis, finalement, le directeur en question me déclara qu'il ne retrouvait plus mon livre ; il se serait égaré au cours du déménagement. Comme ce n'était pas acceptable, j'entrepris de me battre avec les différents responsables de cette ANEP, qui semble si prestigieuse. J'ai fait du boucan, j'ai savonné tous ceux qui me sont tombés sous la main, j'ai fait intervenir des personnalités pour qu'au moins on me rende mon manuscrit, en vain. Quelqu'un qui connaissait bien les rouages me fit une confidence : «Ils ont peur de publier ton livre, ils ne veulent pas faire ressurgir le fantôme d'Amirouche.»
Heureusement que j'avais encore le manuscrit original en ma possession. J'en ai fait un autre exemplaire et me suis mis, de nouveau, à contacter d'autres éditeurs.
Là, j'ouvre une parenthèse : un chapitre qui a été censuré traite des circonstances de la découverte à Bou Saâda à l'intérieur de la caserne militaire du lieu exact où ont été enfouis les corps de nos deux martyrs Amirouche et Si El-Haoues. Les moudjahidine ne pouvaient pas connaître l'endroit exact et précis où ils furent ensevelis ; seul un militaire de l'armée française pouvait le connaître, et c'est ce que j'ai révélé. L'autre chapitre censuré traite du rapprochement des événements ayant trait au triangle relationnel d'entre Krim Belkacem-Amirouche-Abane Ramdane-Ferhat Abbas.
Avec mon livre amputé de ces deux chapitres, j'arrive à l'ENAG, un petit local, des bureaux, un petit personnel sérieux et accueillant, une petite dame mignonne et très intelligente. Elle prit mon exemplaire et lut le titre : A l'affût du colonel Amirouche, l'Aigle du Djurdjura, puis me dit : «C'est un livre qui mérite d'être édité ne serait-ce que parce qu'il n'y a pas beaucoup d'écrits sur cet héros. Je vais le transmettre à la commission de lecture et je vous informerai des suites réservées.» Puis elle me remit une décharge datée du 15 mars 2005. Par crainte d'autres tracasseries, je n'ai pas raconté mes péripéties à cette dame, ni la censure dont mon livre avait fait l'objet. Les deux chapitres en question, je ne les ai pas remis à la maison d'édition.
Quelque temps après, cette dame m'a fait part de l'édition future de mon livre. Elle mérite d'être nommée : c'est Mme Hocine Nouara, directrice des éditions ENAG, qui me fit l'honneur d'ajouter à mon livre le poème suivant :
Qu'importe l'été, l'hiver ou le printemps,
Moudjahid avance pour nous, travaille le temps.
Avance au sacrifice, avance vers la mort,
Frère Amirouche, ton peuple est toujours fort !
Voici, notre sang coule à flots pur et généreux.
Le présent nous prépare des lendemains heureux :
Ici bas l'Algérie, là-haut sont les houris,
Amirouche chante à la mort et souris.
Ce livre a été achevé sur les presses ENAG en 2006 sous le titre de Amirouche, l'Aigle du Djurdjura et mis en vente dans les librairies.
Par la suite, d'autres auteurs ont écrit, et trois autres livres traitant du colonel Amirouche furent édités, mais sans parler de ce qui est arrivé à Amirouche et à son compagnon Si El-Haoues. Enfin; le dernier livre en date, celui du docteur Saïd Sadi, qui traite lui aussi de la mort du colonel Amirouche en mars 1959 et de la séquestration de sa dépouille dans les locaux du Darak el-watani pendant 25 ans. Ce que j'avais révélé il y a quatre ans déjà. Que dire de cette polémique sur la vie et la mort du colonel Amirouche ? Sans prétendre tout savoir, j'ai dit ce que j'ai pu dire et je ne comprends pas pourquoi la révélation de la séquestration de la dépouille de Amirouche, que j'ai faite il y a quatre ans, n'a pas été ressenti de la même façon qu'aujourd'hui. Il est est vrai que mon livre n'a pas été aussi médiatisé que le nouveau-né de Saïd Sadi, mais j'ai informé tous les journaux de la parution de ce livre. Enfin, qu'à cela ne tienne, depuis le temps que j'attendais des échos à l'initiative, je suis content que la séquestration de la dépouille d'Amirouche et de Si El-Haoues ait été, même tardivement, porté à la connaissance de l'opinion publique ; le plus important, c'est la suite nécessaire à la satisfaction morale des citoyens reconnaissant le sacrifice de nos martyrs. Et qu'au nom du peuple algérien, justice soit faite, et ce sera justice rendu au grand bonheur de ce même peuple algérien.
Je dirais donc au docteur Sadi, dont le père n'est pas un chahid (en cela qu'il donne une leçon à ceux qui se prétendent fils de chahid) : félicitations pour vos efforts à faire connaître aux Algériens leur histoire et deux de leurs héros et les vérités qui vont avec.
Quant à Nordine Aït Hamouda, fils du chahid Amirouche — étant fils de chahid moi-même, c'est mon frère que je salue en lui —, je lui dirais qu'il a mis trop de temps pour pousser la charrette qui porte le corps de son père et je voudrais, sans aucune rancune ni méchanceté, lui reprocher de n'être pas venu pousser la charrette avec moi lorsque j'avais des difficultés à faire éditer mon livre sur cette même affaire qu'il défend aujourd'hui, ce que je lui ai demandé par plusieurs courriers et messages laissés à l'APN où il siège en qualité de député.
Je dirais aussi à tous ceux qui sont intervenus dans le débat sur la vie et la mort de nos héros nationaux, parmi lesquels le colonel Amirouche, notre Aigle du Djurdjura, qu'il y a deux époques dans l'affaire Amirouche :
L'avant et l'après-indépendance :
1) avant : celle des événements ayant trait aux circonstances de sa mort, le pourquoi du comment
2) après : enfouissement d'un corps humain dans les locaux de l'Etat, séquestration d'un symbole de la nation, atteinte aux ayant droit, insulte à la nation et trahison du serment de Novembre 1954 par le fait de compagnons d'armes.
Avant toute chose, il faut que tous ceux qui veulent servir et être utiles à cette noble cause de droit et de justice fassent preuve d'une grande sagesse afin de ne pas donner le flan aux traîtres, et ils sont légion. Ils vont essayer de créer la zizanie, le désordre et des troubles qu'ils voudront imputer à l'affaire Amirouche. Il ne faut pas que le nom d'Amirouche soit associé à la haine et la méchanceté. Et surtout pas de violence mêmeverbale ; il y a tellement de forces impures dans notre pays passées maîtres dans la manipulation et la traîtrise et qui peuvent nuire au pays sous prétexte de le servir. Les spécialistes de la manipulation veillent, ils feront tout pour étouffer cette affaire. Rappelez-vous l'exigence de la vérité sur l'assassinat du président Boudiaf. Où est-elle la vérité ? Personne ne l'a trouvée ! A ceux qui la cherchent encore, qu'ils sachent qu'un morceau de cette vérité se trouve avec la dépouille du colonel Amirouche !
Il faut agir prudemment et pacifiquement, afin que ne se casse pas ce que nous avons eu beaucoup de mal à construire, notre démocratie si fragile. Amirouche est le symbole de toute l'Algérie et il doit le rester. C'est le père, le frère et l'oncle de tous les Algériens, sans distinction aucune, et il faut savoir l'affirmer, c'est tout.
Même ceux qui ont fait des erreurs après l'indépendance, resteront des héros pour ce qu'ils ont fait de bien avant l'indépendance. Cela, il ne faut jamais le perdre de vue et il faut le répéter sans cesse à ceux qui veulent le bien et non le mal. C'est pourquoi il faut revendiquer justice pour la séquestration des dépouilles du colonel Amirouche et Si El-Haoues. Il faut exiger qu'une enquête soit ouverte par la justice algérienne, celle pour laquelle un million et plus de chouhada ont donné leur vie, laissant des veuves et des orphelins. Après Amirouche, il y a la dépouille d'Abane Ramdane qu'il faut rendre à sa patrie. La lutte sera longue, le combat difficile…. Exiger que la France reconnaisse ses fautes avant que nous-mêmes ne reconnaissions les nôtres, ce n'est pas juste, ce n'est pas loyal et ce n'est pas sérieux.
Enfin, à mon humble avis, il faut situer le combat pour le jugement de ceux qui ont commis cette séquestration dans les locaux de l'Etat et, dans le cadre de la loi portant protection des symboles de l'Etat, exiger que toute la lumière soit faite sur la séquestration des dépouilles de nos héros afin de rendre justice à tous nos chouhada. Si la justice s'avère être celle pour laquelle ces hommes se sont sacrifiés, alors justice sera rendue. Et seulement alors, tout le reste viendra, par la volonté du Dieu tout puissant, celui qui est seul capable de faire renaître les morts. Et c'est ce à quoi nous assistons. N'oublions pas qu'Amirouche a été imam et que Si El-Haoues était un homme très pieux,
Allah yerham echouhada.
Et vive l'Algérie, mon frère !
(Suite et fin)
CHABANE Nordine
B.P. n° 255 El-Madania, Alger.
e.mail:[email protected]


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