Le partenariat étranger n'est pas permis dans le cadre de la loi sur le foncier agricole, a fait savoir Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, dont il était l'invité de la rédaction. Le partenariat étranger n'est pas autorisé dans la concession des exploitations agricoles. La loi ne s'adresse qu'aux exploitations agricoles collectives (EAC) et les exploitations agricoles individuelles (EAI), c'est-à-dire les terres des anciens colons et qui sont de 2,5 millions d'hectares, rappelle le ministre. Elles ne seront exploitées que dans le cadre d'une concession, d'une concession claire, ajoute-t-il. Il y aura un cahier des charges. Des incitations sont prévues pour que les agriculteurs rentabilisent leurs activités et travaillent en association pour une meilleure rentabilité. Ce sont des terres qui seront données en concession pour 40 ans renouvelables, cessible et transmissible. Nous allons créer l'Office national des terres agricoles (ONTA), a-t-il annoncé, qui accompagnera les exploitants agricoles et veillera à ce que ces terres agricoles soient exploitées de la manière la plus rationnelle possible et intervenir en cas de non travail ou de détournement de la vocation. Sur les 2,5 millions d'hectares, il y a 218 000 exploitants qui travaillent dans 100 000 exploitations collectives et individuelles, fait-il remarquer. Par ailleurs, il a confirmé que l'Etat a affecté 1000 milliards DA au secteur de l'agriculture et du développement rural dans le cadre des investissements publics du plan quinquennal 2010-2014. Soit, a-t-il précisé, 200 milliards DA par an, répartis entre 130 milliards DA qui iront au soutien des filières stratégiques (céréales, pomme de terre, lait,…), 60 milliards DA au renouveau rural (lutte contre la désertification, protection des bassins versants, accompagnement des projets de proximité de développement rural intégré) et 14 milliards DA pour le renforcement des capacités humaines et d'assistance technique. Cet investissement public est là, souligne le ministre, pour encourager les agriculteurs et créer les conditions pour les investissements privés. M. Benaïssa fait remarquer que l'Algérie dispose d'une politique très claire pour les cinq prochaines années et au-delà, en matière de développement agricole et rural. L'objectif, fait-il observer, est d'améliorer la sécurité alimentaire du pays et une série de mesures ont été prises en 2009 dans ce sens. Le ministre donne deux chiffres qu'il estime résumer la situation : en 2009, dit-il, la disponibilité alimentaire, en valeur, commercialisée à travers le pays était de 20,73 milliards de dollars, auxquels il faut ajouter 5,4 milliards de dollars d'importations, en tout près de 26 milliards de dollars de disponibilité alimentaire ont été mis sur le marché. Sur les 5,4 milliards de dollars d'importation, précise-t-il, les deux tiers sont constitués par le lait et les céréales. Il faut donc, souligne le ministre, consolider la production nationale et améliorer la productivité pour diminuer le niveau d'importation des produits alimentaires. A propos de l'opération d'exportation de l'orge, le ministre fait savoir qu'il n'y a pas de difficultés à placer ce produit sur le marché international, seulement, ajoute-t-il, il fallait remettre en place des dispositifs d'encadrement, veiller sur la qualité, le transport, le respect des délais,… Un travail important a été fait au niveau de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), signale M. Benaïssa. Nous sommes capables de produire, déclare-t-il en insistant sur le travail fait par les céréaliculteurs qui ont mieux utilisé les semences, les engrais,… Pour cette année, il est encore trop tôt pour parler chiffres, note M. Benaïssa mais il prévoit que ce sera une bonne année pour le blé et acceptable pour l'orge. Pour augmenter les capacités de stockage, le gouvernement a pris un certain nombre de décisions et une entreprise publique de froid est en cours d'installation, annonce le ministre, avec pour mission de réhabiliter les entrepôts de froid qui existent déjà et qui étaient abandonné pendant longtemps, mais également de créer une base à laquelle s'ajouteront les investissements privés. Pour les viandes blanches et rouges, des quantités importantes sont en train d'être stockées en prévision du Ramadhan. En plus, des opérateurs privés ont eu des dérogations sanitaires d'importation (DSI) pour les viandes rouges.