Les journalistes ont été conviés au port d'Alger par la cellule de communication du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, et le directeur général de l'OAIC à assister au départ du premier bateau céréalier plein de grains du soleil, fruits du travail des ouvriers agricoles algériens. Depuis 1967, une année de sécheresse, l'Algérie n'a plus exporté de céréales. Les vins suivront plus tard ; ils ne sont presque plus produits, les caves démantelées, les domaines vitivinicoles proscrits, les ceps et vignobles arrachés et les terres redistribuées. Ainsi, depuis cette année, aucun bateau vide n'a accosté dans un port algérien pour charger des céréales, et on verra même notre pays se doter de grands céréaliers pour ramener les céréales des pays étrangers. Il fallait investir pour stocker les quantités de céréales nécessaires à un peuple grand consommateur des sous-produits de blé. Généralement, les billets de banque reflètent la santé économique du pays et les plus âgés d'entre nous se rappelleront le billet de 100 DA sur lequel était gravée l'image de bateaux accostant aux quais des ports algériens et chargés par les dockers et de vieilles grues. Ce billet n'existe plus. N'exportant plus nos céréales, la vis sans fin, initialement installée pour fonctionner dans les deux sens, est rénovée quelques années plus tard pour ne fonctionner que dans un seul sens : celui du déchargement des bateaux. En 2009, la production d'orge a dépassé toutes les prévisions et pas n'importe quel orge, il est 100% biologique. C'est de l'orge des Hauts-Plateaux. Ce n'était pas un produit planifié. Ce sont des semences soustraites aux réserves qui sevaient à l'alimention de bétail en cas de sécheresse qui ont été semées. L'année a été faste, les pâturages gras les stocks d'orge n'avaient pas lieu d'être. C'est la France qui nous achète aujourd'hui le premier quota d'orge bio. Ce sont, selon certaines sources, 11 000 tonnes pour 140,5 dollars la tonne. Cet orge n'est pas destinée à l'alimention du bétail, bien qu'une partie des moutons élevés bio en auront un quota. Le reste, elle sera consommée en pain bio, pâtes... Pour se placer aujourd'hui sur le marché des céréales, il faut savoir faire des concessions sur les prix. Car 140 dollars la tonne, c'est donné. La bourse actuelle est défavorable aux producteurs. Les années 2007 et 2008, la crise mondiale avait atteint le summum des indexations boursières et a poussé les pays consommateurs à produire eux même pour satisfaire leurs besoins, c'est le cas de l'Algérie. Le soutien aux céréaliculteurs se fait de la manière suivante : l'OAIC achète au céréaliculteur sa production à raison de 2 500 DA le quintal d'orge, revend le quintal à l'éleveur à 1 500 DA et l'exporte à 14,05 dollars (1 200 DA environ).